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Palette de peintre (Photo d'illustration)
Crédit : Mint Images / Mint Images via AFP
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Samedi 26 avril 2014, 5h57 du matin, le commissariat de la Courneuve, en Seine-Saint-Denis est appelé pour une possible agression dans un pavillon, au numéro 49 de la rue Maurice Lachâtre. Un voisin vient d’entendre des cris suspects. La voix d’un homme qui demandait : "Où est l'argent ?". Un autre qui appelait au secours.
Deux policiers se présentent devant le pavillon de deux étages. Lorsqu'ils pénètrent dans le bâtiment, ils entendent aussitôt une plainte, quelqu'un qui gémit. Au premier étage, un homme gît sur le sol d'une chambre, à côté du lit. Son visage est totalement déformé. Malgré l'intervention des pompiers, il succombe rapidement à ses blessures. "L’autopsie va être formelle, il y a tout un tas de blessures infligées avec un couteau et une fourchette", indique Me Gérard Serfaty, avocat ayant représenté les nièces et les sœurs du défunt.
La victime, dont les papiers d'identité sont retrouvés sur place, est le propriétaire du pavillon. Il vivait seul ici. Teo Peng Seng, 69 ans, né à Singapour, arrivé en France dans les années 70, artiste peintre. À l’époque, il n'avait qu'une maigre bourse d'étude pour pouvoir s'inscrire aux Beaux-Arts de Paris. Il avait décroché quelques prix de dessin puis était parti exercer son talent sur la butte Montmartre, au pied du Sacré-Cœur. Les enquêteurs apprennent même que Teo était une célébrité de la place du Tertre.
Les policiers pensent que Teo Peng Seng a pu être victime de sa réputation d'homme riche. Lui qui vivait très chichement, économisant sou après sou et ne dépensant rien, disposait en fait d'une une petite fortune. Son travail de portraitiste lui rapportait jusqu'à 4.000 euros par mois en liquide. Il avait pu ainsi acquérir son pavillon de la Courneuve. Il était titulaire de sept comptes bancaires dans trois banques. Pour un total de 132.000 euros, dont une assurance vie s’élevant à 57.000 euros.
Teo avait l'habitude de cacher son argent dans divers recoins de la maison. Quelques mois après le meurtre, quand les policiers vont décider de perquisitionner de fond en comble le pavillon, ils vont découvrir des enveloppes dans des cachettes aménagées du sous-sol, derrière les poutres du salon et celles de la toiture, ou encore derrière un radiateur.
Les enquêteurs ne trouvent personne dans l'entourage du peintre Teo qui était informé du trésor dans la maison. Teo était du genre discret et méfiant. Il n'ouvrait sa porte à personne et ne recevait jamais de visite. Sa maison, transformée en forteresse à grand renfort de barbelés, alarmes et grilles anti-effractions, était régulièrement dans le viseur des cambrioleurs. En 2004, en 2012 et trois mois avant sa mort, il avait été visité par des voleurs.
Mercredi 30 avril 2014, quatre jours après la mort de Teo Peng Seng, le commissariat de la Courneuve est destinataire d'une lettre anonyme. Il est conseillé de s'intéresser à un gang d'artistes yougoslaves qui ferait sa loi sur la place du Tertre. Téo, installé depuis plus de trente ans sur la place, aurait pu avoir à traiter avec ces personnes. Un enquêteur de la brigade criminelle va passer plusieurs heures place du Tertre, incognito parmi les touristes. Aucun lien n'est établi avec le meurtre. Ils sont laissés libres.
Au mois de mai 2014, un ADN masculin inconnu est enfin détecté sur un drap de bain maculé de sang, récupéré sur la scène de crime. Cette empreinte est de bonne qualité mais ne livre aucune correspondance dans les fichiers. "En Finlande, on avait un semblant de ressemblance avec un ADN dans les bases finlandaises. La justice finlandaise à la demande de la brigade criminelle ont interrogé un potentiel suspect, un chauffeur routier finlandais qui n’avait jamais mis un pied de sa vie en France", explique Georges Brenier, journaliste police-justice chez TF1, dans L'Heure du Crime, sur RTL.
Quatre ans après la mort de Teo Peng Seng, Me Gérard Serfaty, avocat de la sœur et des nièces de la victime, lance un appel sur les réseaux sociaux. Il souhaite recevoir des témoignages sur des affaires criminelles dont le monde opératoire ressemble à celui du meurtre de La Courneuve. L'affaire n'est toujours pas résolue. La famille de Teo Peng Seng, essentiellement installée à Singapour, espère encore que les meurtriers soient identifiés et arrêtés.
- Georges Brenier, journaliste police-justice chez TF1. Réalisateur du reportage : Qui a assassiné Téo, le peintre de Montmartre ? diffusé sur TF1.
- Me Gérard Serfaty, avocat au barreau de Paris ayant représenté la sœur et les nièces de Teo Peng Seng.
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