Tariq Ramadan sera ce lundi 15 mai au tribunal de Genève, selon ses avocats. Pour la première fois, l'islamologue va être jugé pour viol et contrainte sexuelle, des faits qu'il conteste. C'est une femme qui l'accuse et qui sera elle aussi présente à l'audience. Face à l'islamologue, la plaignante va livrer le récit de la nuit du 28 octobre 2008, nuit qui l'a dévastée à jamais, selon son avocat.
Ce soir-là, elle accepte un rendez-vous avec Tariq Ramadan au bar d'un hôtel, après avoir entretenu une correspondance intime avec celui qui est alors un prédicateur star. Mais l'homme qu'elle admire l'entraîne dans sa chambre d'hôtel et la contraint pendant plusieurs heures à des rapports sexuels ultra violents, selon ses accusations. Tariq Ramadan lui tire les cheveux, la gifle, la traite de "chienne" et de "pute". Dans les jours qui suivent, elle se confiera à un médecin qui prendra des notes. Le prédicateur, lui, conteste tout rapport sexuel et affirme que la plaignante suisse s'est concertée avec ses autres accusatrices françaises pour inventer cette scène de viol.
Le parquet de Genève a requis dix ans de détention. La décision de la justice suisse pèsera lourd pour le procès attendu en France d'ici quelques mois. Les quatre plaignantes françaises décrivent toutes la même mécanique d'emprise brutale, notion contestée par la défense, qui sera au cœur des audiences. En France, Tariq Ramadan a été mis en examen pour des viols sur quatre femmes. Le parquet a requis un renvoi devant une cour d'assises. Ce sont les juges maintenant qui doivent décider pour des faits, là encore, que l'islamologue conteste.