C’est une affaire emblématique du mouvement #Metoo. Le parquet demande le renvoi aux assises de Tariq Ramadan. Trois des conseils de l'islamologue, Mes Philippe Ohayon, Ouadie Elhamamouchi et Nabila Asmane, évoquent un "coup de poker maladroit" du parquet. "Mais personne n'est dupe. Nous avons prouvé de multiples mensonges et contradictions chez les plaignantes. Jamais le dossier n'a été aussi fragile", ont-ils jugé.
L’essayiste et islamologue avait arrêté ses nombreuses interventions médiatiques après des plaintes déposées pour viol en 2017. Ce sont quatre femmes qui accusent Tariq Ramadan. Pour le parquet, dont le réquisitoire est dense (90 pages), "consentir à une relation sexuelle" ne signifie pas "consentir à être maltraitée, frappée, sodomisée au point d'en être réduit à un objet dénué de tout consentement".
Les avocats de la défense estiment, de leur côté, que si les plaignantes évoquent des viols c'est à cause de déceptions sentimentales, voire d'un complot politique. Mais le ministère public rétorque avec force : il n'y a pas de complot, d'autant que d'autres victimes potentielles ont été identifiées depuis mais n'ont pas souhaité porter plainte.
Les deux magistrates assoient leur réquisitoire sur une notion qui traverse ce dossier depuis le début : les victimes se trouvaient toutes "sous l'emprise de Tariq Ramadan" qu'elles admiraient, voire "vénéraient". Dans ce dossier emblématique de la vague #MeToo, insistent les magistrates, "il y a une prise de conscience commune qui a permis à certaines d'avoir le courage de dénoncer les faits". Alors y aura-t-il un jour un procès Ramadan ? La décision est désormais dans les mains des juges d'instruction.
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