Trois ans se sont écoulés depuis la mort d'Elisa Pilarski dans une forêt de l'Aisne. La jeune femme, alors enceinte, avait été dévorée par son chien, Curtis. Les défenseurs de la cause animale auraient-ils cherché à faire pression sur l'opinion, les enquêteurs et la justice ? Matthias Tesson, journaliste à BFMTV co-signe Un chien, un livre-enquête sur l'affaire à paraître jeudi 10 novembre aux éditions du Cherche Midi.
"L'affaire est toujours en cours d'instruction à l'heure actuelle", rappelle l'auteur, qui souligne par conséquent qu'il n'y a "toujours pas de vérité judiciaire dans ce dossier". Et de préciser que le compagnon d'Elisa Pilarski, propriétaire de Curtis, est toujours mis en examen pour "homicide involontaire". La justice lui reproche d'avoir "indirectement" causé la mort de la jeune femme par l'éducation qu'il aurait donnée à son chien. Un élevage "au mordant", interdit en France pour les pitbulls, explique Matthias Tesson. Selon les expertises vétérinaires et ADN, le pitbull apparaît comme responsable de la mort de sa maîtresse.
Le journaliste a pu rencontrer le prévenu, Christophe Ellul. Marqué par le drame, ce dernier maintient sa ligne de défense : "Il dit toujours que Curtis n'aurait pas pu tuer sa compagne", et se tient "loin de cette affaire", explique Matthias Tesson.
Concernant les circonstances de l'accident, le rapport des experts vétérinaires indique que "la chasse à courre", qui avait lieu en marge de la promenade d'Elisa Pilarski et de Curtis, a "pu être un élément déclencheur" de l'attaque du chien, stimulé par "les bruits, les odeurs". Cependant, l'hypothèse d'un combat entre Curtis et les chiens de chasse serait écartée.
Quant à l'emballement populaire en faveur du pitbull, Matthias Tesson relève "une montée en puissance du militantisme de la cause animale", et une "crise de confiance dans la parole publique", tout en estimant qu'il n'y a "pas vraiment eu d'entrave à la justice", qui suit son cours.
Commentaires
Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous demandons de vous identifier pour laisser vos commentaires.
Cette inscription sera valable sur le site RTL.fr.