Affaire Patrick Isoird : un meurtre motivé par la vengeance

Pendant cinq ans, Rémi Chesne aurait lentement muri sa vengeance jusqu'à ce que cette idée le dévore et finisse par s’imposer à lui. Il aurait donc imaginé ce traquenard, dans une grotte qui surplombe la ville de Sète : l’exécution de Patrick Isoird, un homme devenu son ennemi juré. C’est le scénario qui va être retenu par la justice, même si l'intéressé va toujours nier, avançant qu’il y a contre lui ni preuve, ni aveu, et pas d'arme du crime.

"Patrick a été ligoté et il a fait face à son bourreau qui a certainement pris soin de savourer sa vengeance. C'est vraiment un assassinat prémédité d'une froideur et d'une cruauté absolue", précise Me Jean-Marc Darrigade, avocat de la famille de Patrick Isoird et invité de L'Heure du crime. 

Les enquêteurs vont s’évertuer à rassembler les pièces de ce puzzle criminel. Au fil du temps, les témoignages vont surgir, une femme va parler, la mémoire des uns et des autres va remonter à la surface. Une vieille affaire va ainsi être exhumée et elle pourrait bien être le mobile du crime. 

C'est un crime purement narcissique, une blessure d'égo qu'il a lavé dans le sang de son épouse et puis dans le sang de Patrick Isoird.

Me Jean-Marc Darrigade, avocat de la famille de Patrick Isoird

Les liens entre Patrick Isoird et son meurtrier présumé, Rémi Chesne, remontent à 2009, cinq ans plus tôt lorsque ce dernier a été questionné sur le suicide trouble de son épouse Nadège retrouvée pendue dans le garage de leur maison. Or Nadège était une collègue de travail du disparu Patrick Isoird. La veille du suicide, ils avaient eu tous les deux une relation intime. Nadine aurait mis fin à ses jours, car elle aurait eu honte d’avoir trompé son mari. 

"C'est certainement parce qu'elle a exposé à Rémi Chesne sa volonté de refaire sa vie avec Patrick Isoird qu'elle est ensuite décédée de ces révélations parce que le suicide personne n'y croit", indique Me Jean-Marc Darrigade. 
Le mobile du meurtre serait donc une affaire de jalousie, une affaire de vengeance murie pendant de longues années. Des affaires intimement liées dans lesquelles Rémi Chesne nie toute implication. Il est tout de même condamné à trente ans de prison pour le meurtre de Patrick Isoird. 

"Rémi Chesne est un personnage ordinaire en apparence, mais en fait, derrière se cache un personnage à triple faces, à quadruple faces qui murit des ressentiments, qui est obsessionnel. Je le vois comme quelqu'un qui a voulu nettoyer une souillure qui a été faite à son égo. C'est un crime purement narcissique, une blessure d'égo qu'il a lavé dans le sang de son épouse et puis dans le sang de Patrick Isoird", conclut Me Jean-Marc Darrigade. 

Les invités de l'émission

- Marc Isoird, le frère de Patrick Isoird.  
- Me Jean-Marc Darrigade, avocat au barreau de Montpellier et avocat de la famille de Patrick Isoird.  

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