Les disparus du Fort de Tamié : l'obstination des familles pour connaître la vérité

Deux hommes disparus au même endroit, à un an d'intervalle, à la même période de l'année, lors d'un même festival de musique dans un ancien fort militaire accroché à la montagne. Les familles de Jean-Christophe Morin et d'Ahmed Hamadou n'ont jamais cru au hasard et ont toujours pensé à l’ombre d'un prédateur, d'un meurtrier dissimulé dans la nuit, guettant le fêtard qui s'éloignerait tout seul.

Au fil des années, presque quinze ans, c'est ce seul scénario qui occupe aujourd'hui les esprits des proches des disparus. Après des enquêtes judiciaires trop vite fermées, ces familles n'ont pu compter que sur elles-mêmes pour espérer connaître la vérité. Une obstination qui est peut-être en train de payer puisque les ossements d'un des deux disparus ont été découverts en 2021 et l'enquête a enfin été relancée au printemps 2024. 

Les familles portent le dossier

Les deux affaires ont été très rapidement fermées, en 2013 et 2014, après quelques mois d'investigations. Ce sont alors les familles des deux disparus qui portent le dossier. "En France, les disparitions ne sont pas traitées comme des affaires graves. Personne ne s'occupera de vous si les familles ne viennent pas mener la guerre à la justice, à l'administration pour qu'elles prennent cela au sérieux", déplore Me Didier Seban, avocat des familles de Jean-Christophe Morin et d'Ahmed Hamadou et invité de L'Heure du crime. 

Les familles veulent notamment que la piste Nordhal Lelandais soit examinée. "Quand le nom de Nordhal Lelandais apparaît dans l'actualité avec le meurtre de Maëlys et le meurtre du caporal Noyer, il fait office de suspect numéro 1, car c'est quelqu'un qui n'habitait pas très loin du Fort de Tamié et qui dealait pas mal. Nordhal Lelandais prenait également les gens en stop, le caporal Noyer a été enlevé comme ça. Or, Jean-Christophe Morin et Ahmed Hamadou auraient pu faire du stop pour tenter de rentrer chez eux à la fin du festival", détaille Serge Pueyo, correspondant RTL dans les Alpes et invité de L'Heure du crime. 

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Les enquêteurs vont continuer à s’intéresser à Lelandais mais aucun lien formel n'est établi avec les disparus du Fort de Tamié. En 2021, des ossements sont découverts en contrebas du Fort de Tamié. Il s'agit du crâne d'Ahmed Hamadou, le deuxième disparu. Le corps de Jean-Christophe Morin n'a pas encore été retrouvé.

Les deux dossiers sont maintenant entre les mains du pôle des cold cases qui a lancé un appel à témoins en mai dernier. "Il y avait plusieurs centaines, voire milliers, de personnes à ces festivals. Je crois qu'on peut avoir de l'espoir qu'un témoignage fasse avancer l'enquête", conclut Me Didier Seban, avocat des familles de Jean-Christophe Morin et d'Ahmed Hamadou. 

Si vous avez la moindre information sur les disparitions de Jean-Christophe Morin et d'Ahmed Hamadou, vous pouvez écrire à cette adresse e-mail : sr73-tamie@gendarmerie.interieur.gouv.fr. 

Les invités de l'émission

- Me Didier Seban, avocat au barreau de Paris et avocat des familles de Jean-Christophe Morin et d'Ahmed Hamadou. 
- Serge Pueyo, journaliste et correspondant RTL à Grenoble et dans les Alpes.  

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