Affaire Farid Ouzzane : le mystère de la momie dans la valise

Un jour de l'été 2011, une valise contenant un cadavre refait surface dans les eaux grises de la rade de Lorient. Une nouvelle histoire de "malle sanglante" donc, comme la chronique criminelle en compte quelques unes. Sauf que dans celle-ci on va aller de surprise en surprise.

On pensait qu'on ne découvrirait jamais l'identité de cet homme au visage masqué, recroquevillé dans ce bagage, mais une toute petite clé, la clé de l'énigme, va - au propre comme au figuré - permettre d'ouvrir toutes les portes conduisant au meurtre du dénommé Farid Ouzzane.

En suivant cette clé, les enquêteurs vont voyager de la Bretagne jusqu'à Paris. Dans le milieu interlope et poisseux des noctambules, des salons de massage et des indics de la police, deux femmes vont se retrouver sur le devant de la scène : inquiétées, soupçonnées puis accusées. 

Il y avait peut-être une explication qui tenait au fait qu'on a voulu tuer le patron pour prendre sa place.

Me Nicolas Ligneul, avocat de la mère de Farid Ouzzane, d'un de ses frères et de sa sœur

Alors que les enquêteurs surveillent de près les deux anciennes employées du salon de massage de Farid Ouzanne, Élodie Le Toullec et Laïla Id Yassine, une écoute téléphonique retient leur attention. On y entend un jeune homme prévenir Élodie qu’un journal vient de publier le nom du cadavre dans la valise, Farid Ouzanne. Élodie paraît affolée. Elle est arrêtée le lendemain. 

Élodie, le maillon faible du duo, avoue aux enquêteurs le meurtre de Farid Ouzanne. Elle leur détaille comment les deux femmes ont étranglé leur employeur avec un câble. Laïla Id Yassine, placée en garde à vue, dit tomber des nues à propos de déclarations d'Élodie Le Toullec. "C'est elle [Élodie Le Toullec, ndlr] qui va avoir le discours le plus constant, le plus fiable sur lequel vont pouvoir s'appuyer les enquêteurs et puis c'est ce qu'elle tiendra comme ligne pendant le procès", affirme Yvan Duvivier, journaliste et invité de L'Heure du crime. 

L'enquête s'éclaire avec toutefois des déclarations qui ne concordent pas entre les deux femmes aux profils bien différents. "Le but de Laïla c'est faire toujours plus d'argent. On peut penser que c'est ce côté un peu vénal qui a fait qu'elle a poussé peut-être un petit peu loin Élodie et Farid Ouzanne pour en gagner toujours un peu plus. Ouzanne, voyant qu'elle détournait de l'argent, aurait demandé des comptes ce fameux soir-là et on serait arrivé à ce qui est advenu", explique Yvan Duvivier. 

"On sait qu'il y a une somme de 160.000 euros qui a été récupérée par Laïla. (...) Il me semble que quand même, il y avait peut-être une explication qui tenait au fait qu'on a voulu tuer le patron pour prendre sa place", ajoute Me Nicolas Ligneul, avocat de la mère de Farid Ouzzane et invité de L'Heure du crime. 

Laïla Id Yassine continue de clamer son innocence et estime que Farid Ouzzane a peut-être été tué à cause de sa double vie en tant qu'informateur régulier de la Brigade de répression du proxénétisme. Elle écope finalement de douze ans de prison. Élodie Le Toullec, quant à elle, est condamnée à six ans de réclusion. "On sent qu'il y a un mystère qui perdure entre elles", conclut Yvan Duvivier, journaliste. 

Les invités de l'émission

- Yvan Duvivier, journaliste à la rédaction de Lorient d'Ouest France. Il a suivi cette affaire depuis le début. 
- Me Nicolas Ligneul, avocat au barreau de Paris et avocat de la mère de Farid Ouzzane, d'un de ses frères et de sa sœur.  

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