Le 1er octobre 1968, un ferrailleur découvre dans la décharge publique d’Élancourt (Yvelines), un sac contenant le cadavre d’un homme. L’autopsie indique que la victime a été tuée d’une balle derrière l’oreille. L’homme s’appelle Stevan Markovic, c’est un réfugié politique yougoslave connu des services de police pour plusieurs vols et escroqueries.
La police apprend que Markovic est domicilié à Paris dans l’hôtel particulier d’Alain Delon. Interrogé, l’acteur français explique que la victime était son garde du corps et qu’il ne lui connaissait aucun ennemi. "Alain Delon est déjà une immense star à l’époque, il est à la fois intimidant et fascinant pour la police", souligne Hervé Gattegno, auteur et invité de L'Heure du Crime.
Dans les jours qui suivent, le frère de Markovic se présente à la police. Ce dernier explique que son frère se sentait menacé par Alain Delon et François-Marc-Anthony, un Corse à la réputation de gangster. Le Yougoslave ayant eu une liaison avec l’épouse de l’acteur, la police soupçonne Alain Delon d’avoir fait éliminer Markovic par le Corse. François-Marc-Anthony est placé en garde à vue, mais il dément toute implication dans la mort du garde du corps.
Les journaux de l’époque apprennent que Markovic a organisé des soirées libertines, en compagnies d’actrices, de chanteuses, mais aussi l’épouse d’un homme politique. Un ami de Markovic interrogé par la police confirme même avoir eu une relation sexuelle avec Claude Pompidou, la femme du Premier ministre, Georges Pompidou.
Le garde du corps ayant photographié les célébrités à leur insu pourrait être la raison de son assassinat. On apprend quelque temps plus tard, que les photos ont été truquées. Ce sont les services secrets français qui ont demandé à un policer de trouver un sosie de Claude Pompidou. "Le Premier ministre est stupéfait et effaré car personne ne l’avait prévenu", explique Hervé Gatteno.
En janvier 1969, la justice réentend le corse François-Marc-Anthony. Il fait partie des 865 acheteurs d’une housse de matelas de luxe. Une housse dans laquelle le corps de Markovic a été retrouvé. Alain Delon est aussi réentendu, mais il continue de nier toute implication.
Le 29 août 1975, sept ans après les faits, le truand François Marcantoni est renvoyé devant une Cour d'assises pour y répondre de la mort de Markovic. Il n'y aura finalement pas de procès, car les charges sont insuffisantes. "Il s'en sort incroyablement bien car il a menti sur son alibi. L’un des enquêteurs de l’époque me l’a dit, si c’était aujourd’hui, il serait condamné aux assises en une demi-heure", conclut l'invité de l'émission.
- Hervé Gattegno, auteur du livre Un cadavre sur la route de l’Élysée – les derniers secrets de l’affaire Markovic, publié le 25 octobre aux éditions Flammarion.
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