Le 17 février 1970, le médecin capitaine Jeffrey MacDonald appelle au secours. Arrivée sur place, la police militaire aperçoit le capitaine blessé au thorax et son épouse poignardée plus d’une dizaine de fois. Dans une autre chambre, leurs deux petites filles ont subi le même sort. MacDonald est le seul survivant. "Étant chirurgien, il ne se serait pas poignardé à un endroit aussi dangereux qu’est le thorax", explique Harvey Silverglate, avocat de Jeffrey MacDonald et invité de L'Heure du Crime.
Interrogé, le père de famille indique avoir aperçu quatre personnes. La police militaire est persuadée que MacDonald a décimé sa famille. La maison n’est quasiment pas en désordre. De plus, MacDonald a affirmé qu'il avait lui-même retiré le couteau de la poitrine de sa femme, mais les légistes assurent que cette lame n'est jamais restée plantée dans le corps.
Le 31 mars, Jeffrey MacDonald est mis en accusation. Il plaide non-coupable et un psychiatre est convaincu de son innocence. Par ailleurs, une toxicomane correspondant au profil de l’un des agresseurs décrit par MacDonald, vient de quitter la ville car elle craignait d’être accusée. Perplexe, la Cour met le militaire hors de cause.
Parti pour New York pour refaire sa vie, MacDonald passe à la télé et cherche un auteur pour raconter son histoire, mais la justice retoque à sa porte quatre ans plus tard. Après avoir relu les procès-verbaux, son beau-père veut rouvrir le dossier. "De son point de vue, il avait tourné la page et s'était remarié", souligne Stéphane Berthomet, ancien policier et invité de L'Heure du Crime.
Le 16 juillet 1979, MacDonald comparaît devant le tribunal. Le nouveau rapport des experts infirme les déclarations de l’accusé. Il est condamné trois fois à la perpétuité pour les meurtres de son épouse et de ses filles.
Déterminé à s’innocenter, MacDonald embauche un ancien agent du FBI pour mener une contre-enquête. La piste de la toxicomane accompagnée de trois autres hippies est à nouveau considérée avec cette déclaration : "Nous sommes entrés, on a demandé au docteur une prescription d’un stimulant cérébral. Il a refusé. Les choses se sont envenimées. MacDonald a été assommé. Deux de mes amis ont tué l'épouse et les deux enfants". Un témoignage non retenu par la justice. "On ne l’a pas cru, car elle prenait justement toute sorte de drogues", ajoute Stéphane Berthomet.
En 2006, un laboratoire militaire indique qu'après réexamen des scellés, aucune empreinte de la toxicomane ou de ses complices n’apparaît sur la scène de crime. L’ancien militaire toujours derrière les barreaux continuera de crier l’erreur judiciaire jusqu’en 2021. "Il a compris qu’il ne sortirait pas de prison", conclut l'ancien policier.
- Stéphane Berthomet, ancien policier. Créateur et réalisateur de podcasts. Son dernier podcast Contre-enquête est en ligne le 1er février, avec chaque jeudi un nouvel épisode sur une affaire criminelle.
- Harvey Silverglate, avocat aux États-Unis. Il défend, avec Alan Dershowitz, Jeffrey MacDonald après son procès.
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