- 37m26s
3 min de lecture
Dessin du couple Zhang Hui et Lu Te à leur procès en janvier 2016
Crédit : BENOIT PEYRUCQ / AFP
Je m'abonne à la newsletter « Infos »
Jeudi 7 juin 2012, autour de 19h30, deux jeunes femmes qui font leur jogging dans le bois de Vincennes, à l'Est de la capitale, stoppent net leur course. Glacées d'effroi. Sous leurs yeux, au milieu du chemin, une jambe humaine, nue, amputée de sa cheville. Le membre humain a été retrouvé à un endroit très fréquenté des promeneurs, pas très loin du zoo de Vincennes.
Une semaine après la découverte de la jambe, un chien d'aveugle, tenu en laisse par son maître, marque l'arrêt devant un autre reste humain. Cette fois c'est un buste en décomposition, dépourvu de tête, qui est caché dans un buisson. Retrouvé à une quarantaine de mètres de la jambe. Le thorax est tellement abîmé que les légistes ont du mal à dire tout de suite s'il s'agit de celui d'un homme ou d'une femme. Seule certitude alors, la jambe et le buste appartiennent à deux personnes différentes.
Le 10 juin, un ressortissant chinois s'est présenté à la brigade des mineurs de Paris pour signaler la disparition de son frère, de sa belle-sœur et de leur bébé âgé de deux mois et demi. Ce dernier porte le prénom français de Lucas. La petite famille habite dans le 15e arrondissement. C'est comme si elle s'était volatilisée. Des prélèvements ADN vont être effectués au domicile des disparus. La jambe et le thorax sont bien ceux de la mère et du père de famille. En revanche, aucune trace du bébé, le petit Lucas.
Samedi 16 juin 2012, deux autres ressortissants chinois se présentent spontanément à la brigade criminelle. Madame Zhang Hui et son compagnon Monsieur Lu Te, sont blêmes et anxieux. Elle travaille comme nourrice non déclarée. Lui s'occupe d'une petite société informatique. La femme raconte que dans la nuit du 23 au 24 mai, elle avait la garde d'un bébé prénommé Lucas. Le nourrisson serait mort subitement. Ils ont appelé les parents du bébé et proposé un dédommagement. Une fois tous réunis dans l'appartement du couple en charge de l'enfant, l'affaire a tourné au massacre.
Le dépeçage a commencé le 25 mai au soir. Le 26 mai au petit matin, ils ont commencé à transporter des parties de corps dans des sacs poubelles. Les enterrements étaient effectués dans le Parc Floral. La nuit suivante, de nouveaux sacs ont été transportés. Les derniers restes ont été jetés le dimanche 27 mai au matin dans des poubelles du quartier Daumesnil. "Madame Zhang est allée jusqu'à à acheter des lampes à UV quand elle a nettoyé la scène du crime", rappelle Me Chloé Arnoux, avocate de la famille des victimes.
Dimanche 17 juin 2012, Madame Zhang accompagne les policiers au bois de Vincennes. La collecte macabre se poursuit. La femme désigne plusieurs endroits. Le bassin d'un homme est découvert mais aussi une rate, un rein et un scalp. Les examens médicolégaux confirment des coups de hache et une découpe post-mortem. Aucune trace du petit Lucas.
La juge d'instruction parisienne Sabine Khéris s'interroge toujours sur ce couple de dépeceurs, Madame Zhang et Monsieur Lu. Le 30 mai 2012, ils sont partis brutalement en Chine. Ils avaient pris des allers simples. Ils justifient ce voyage par le souci de mettre leurs fils en bas âge, baptisé Yino, à l'abri. "Ils se sont à l’évidence enfuis. Ils ont clôturé leurs comptes en banque et ils ont cherché à mettre leur appartement en sous-location", estime Chloé Arnoux, l'invitée de L'Heure du Crime, sur RTL.
Mardi 19 janvier 2016, Madame Zhang Hui et Monsieur Lu Te sont devant la cour d'assises de Paris. Selon les psychiatres, les accusés ne sont atteints d'aucun trouble. Madame Zhang possède "une intelligence de haut niveau, une grande force de caractère et sait maîtriser ses émotions". Le compagnon est décrit comme "très émotif et angoissé, un homme que rien ne prédisposait à l'acte criminel". Madame Zhang est condamnée à vingt ans de prison. Monsieur Lu est acquitté.
Lundi 6 mars 2023, Zhang Hui bénéficie d'une libération conditionnelle. Elle est placée sous bracelet électronique. En détention, elle avait affiché le visage d'une détenue exemplaire même si des experts relevaient dans son attitude une certaine "inauthenticité". Une femme polie jusqu'à "l'obséquiosité ou la condescendance". Quant aux proches des victimes, même si le bébé reste porté disparu, "ils ont besoin de penser qu'il est mort pour pouvoir faire leur deuil", indique Me Chloé Arnoux.
- Me Chloé Arnoux, avocate au barreau de Paris. Une des avocates de la famille des victimes.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte