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Affaire Guerriau : le sénateur interrogé pour des recherches en ligne suspectes

Le sénateur Joël Guerriau est soupçonné d'avoir drogué la députée Sandrine Josso afin de l'agresser sexuellement l'an dernier.

Le sénateur de Loire-Atlantique, Joël Guerriau, lors d'un voyage officiel au Liban en février 2020.
Crédit : Handout / Télé Liban / AFP
Martin Pereira & AFP
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"Drogue et viol", "effets de l'ecstasy GHB"... Le sénateur Joël Guerriau, soupçonné d'avoir drogué la députée Sandrine Josso afin de l'agresser sexuellement l'an dernier, a été interrogé mardi 24 septembre au tribunal de Paris, notamment sur des recherches suspectes retrouvées dans son téléphone.

Il a annoncé le même jour, après une rencontre avec le président du Sénat Gérard Larcher, se mettre "en retrait" des travaux parlementaires et démissionner de ses fonctions exécutives, "à la demande du président Larcher". "Je conteste les faits" mais "je tiens à préserver la sérénité du travail des élus", a justifié l'élu qui espérait revenir au Sénat.

Par la voix de son avocat, Arnaud Godefroy, Sandrine Josso s'est dite "rassurée par cette mise en retrait dans la mesure où elle ne sera pas amenée dans les prochains jours à croiser M. Guerriau".

La vingtaine de recherches, parmi lesquelles "point de vente GHB"

L'expertise du téléphone du sénateur (Horizons) a révélé des consultations en ligne autour du viol et des drogues le 9 octobre 2023, près d'un mois avant les faits dénoncés par Sandrine Josso (MoDem), d'après des éléments de l'enquête dont l'AFP a eu connaissance mercredi.

La vingtaine de recherches, parmi lesquelles "point de vente GHB" ou "GHB effets lendemain", alourdissent les suspicions à son encontre, contrastant avec ses précédentes déclarations. "M. Guerriau réserve uniquement ses explications à la justice", ont réagi auprès de l'AFP ses avocats, Henri Carpentier et Marie Roumiantseva. C'était la première fois qu'il était interrogé depuis sa mise en examen le 17 novembre 2023.

L'ancien maire de Saint-Sébastien-sur-Loire (Loire-Atlantique), placé sous contrôle judiciaire, a été entendu pendant plusieurs heures mardi sur cette affaire qui a mis en lumière le fléau de la soumission chimique jusque dans les hautes sphères du monde politique, a appris mercredi l'AFP de sources proches du dossier.

Joël Guerriau, 66 ans, avait été suspendu dans la foulée de son parti Horizons et de son groupe parlementaire. Le 14 novembre, Mme Josso, députée MoDem de Loire-Atlantique, s'était rendue au domicile parisien de son "ami politique", qui célébrait sa réélection. Seule invitée, elle en était ressortie avec 388 ng/ml d'ecstasy dans le sang, d'après les analyses toxicologiques dont l'AFP a eu connaissance mercredi. Une dose bien supérieure à la quantité dite récréative.

Ces analyses montraient aussi une absence de stupéfiants pendant les sept mois qui ont précédé cette soirée. Comment la députée s'est-elle retrouvée, ce soir-là, avec autant d'ecstasy dans le sang ?
Dans ce dossier, l'absorption de drogue et ses effets délétères sur la victime présumée, qui souffre un an après d'un stress post-traumatique, ne semble pas discutés. Tout l'enjeu repose sur l'intention. Une confrontation entre les deux est prévue prochainement, selon des sources proches du dossier.

Un "tour de magie"

En mars, la députée a raconté aux magistrats avoir été incitée à "boire vite" par Joël Guerriau, qui adoptait un "comportement bizarre", éteignant et rallumant plusieurs fois la lumière, d'après des éléments dont l'AFP a eu connaissance. Joël Guerriau avait expliqué, en garde à vue, avoir réalisé un "tour de magie".

Prise de "sortes de décharges" dans le cœur, Sandrine Josso a aussi dit avoir vu M. Guerriau "debout dans la cuisine" avec "un sachet blanc dans la main". "Terrorisée", elle a commandé un taxi, sans qu'il n'y ait eu de contact physique avec son hôte. Joël Guerriau ne présentait pas ce soir-là de drogue dans l'organisme, contrairement à ce que disait un certificat médical, erroné.

En garde à vue en novembre, le sénateur avait argué d'épreuves personnelles, qui l'auraient incité à se procurer un "euphorisant" auprès d'un autre sénateur pour sa propre consommation, sans savoir qu'il s'agissait d'ecstasy. "J'avais mis, il y a une semaine, au fond d'un verre que je me destinais, ce produit. Finalement, je ne l'ai pas pris. (...) Il est possible qu'il y en ait eu au fond du verre que je lui ai servi", avait-il avancé. Il avait évoqué une probable "erreur de manipulation" des coupes de champagne et ne pas connaître "les conséquences de ce genre de produit".

En avril, la députée, 49 ans, a été chargée d'une mission gouvernementale pour lutter contre la soumission chimique. Elle est aussi marraine de l'association M'endors pas, fondée par la fille de Gisèle Pelicot : le mari de cette dernière est soupçonné de l'avoir droguée pendant des années pour la violer et pour la faire violer par 50 hommes, actuellement jugés avec lui à Avignon.

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