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Les co-accusés s'entretiennent avec un avocat au palais de justice lors du procès Mazan
Crédit : Christophe SIMON / AFP
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Les interrogatoires démarrent devant la cour criminelle du Vaucluse pour les 49 co-accusés de Dominique Pelicot. Parmi ces hommes habitant majoritairement le Vaucluse, de tous âges et de toutes catégories sociaux professionnelles, RTL a rencontré un homme de 55 ans, infirmier libéral et aujourd'hui passible de 20 ans de réclusion.
"Comment se fait-il que des hommes ordinaires aient été capables de faire ça ?", se demande-t-il. "Je reconnais tout ce que l'on voit sur les vidéos. Cette affaire dépasse ma personne. Je ne suis pas un écervelé ou un voyou, je suis un bon citoyen. Gisèle Pelicot, je suis obligé de me mettre à ses pieds et de lui demander pardon. On ne le discute pas, car c'est une vraie victime. Et je culpabilise parce qu'à un certain un moment, j'ai eu un doute, j'ai fait ma propre enquête et je n'ai pas trouvé le moindre indice qui indique sa complicité", déclare le quinquagénaire, grand et barbu.
L'accusé explique avoir été contacté sur un site du darkweb par Dominique Pelicot, qui lui aurait proposé un "scénario sexuel" ou sa femme ferait "semblant de dormir". Il dit avoir déjà pratiqué le triolisme "une fois". Il ne viendra qu'une nuit à Mazan. L'enquête dévoile les échanges de sms, une préméditation certaine et de la dissimulation.
L'homme attend dans sa voiture, plusieurs heures de nuit, à quelques centaines de mètres du pavillon vauclusien. Il attend fébrilement le message du mari accusé qui dira quand "sa femme dort". Il entre, se déshabille dans la cuisine puis suit Dominique Pelicot dans la chambre, sans faire de bruit.
Attouchements, actes sexuels imposés sous la direction "hypnotique" de Dominique Pelicot équipé d'une caméra, l'infirmier reste sur place plus de deux heures trente. Gisèle Pelicot est droguée, inerte sur son lit, quand elle subit ces agressions. Lorsqu'elle bouge ou suffoque, les deux hommes s'arrêtent, patientent et recommencent de nombreuses fois, comme en attestent les vidéos retrouvées dans le disque dur de son conjoint depuis 1973.
Avec Dominique Pelicot, j'étais dans une situation de survie, de danger extrême. Son regard, son attitude m'ont effrayé.
Un accusé du procès des viols de mazan
"Alors qu'il ne me menaçait pas pourtant, mais on voit sur les vidéos que je suis aux aguets, inquiet. Il m'a hypnotisé", se convainc l'infirmier, qui va plaider la manipulation, la tromperie et l'absence de volonté de viol. Les 3.600 photos et vidéos retrouvées dans une botte de Pelicot pèsent lourd dans les aveux partiels de la plupart des hommes jugés à Avignon. Comme beaucoup, l'infirmier a d’abord nié devant les enquêteurs avant de reconnaître les faits face aux images.
Évincé de son cabinet médical selon ses dires, privé de ressources et en difficulté familiale, cet homme de 55 ans attend d'être fixé sur le jour de son passage à la barre du tribunal, conscient d'avoir abusé de la victime et convaincu d'avoir été abusé par Dominique Pelicot. Dans la crainte de retrouver la prison "un enfer" où il a été incarcéré 10 mois au début de l'affaire. Un des visages que Gisèle Pelicot découvre avec stupeur et colère depuis le début du procès.
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