Affaire Grégory : qu'est-ce que l'ADN de parentèle, qui a permis d'identifier un des "corbeaux" ?

L'affaire Grégory tient la France en haleine depuis trente-neuf ans. Le mercredi 11 octobre 2023, l'ADN de parentèle, un dispositif scientifique révolutionnaire, a permis à l'enquête de remonter jusqu'à l'identité d'un des "corbeaux".

Un scientifique effectue un prélèvement ADN (Illustration).

Crédit : Andrew Brookes / Cultura Creative

La science pour faire avancer l'Affaire Grégory ?

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Il y a vingt ans, l'ADN fait son entrée dans l'affaire du petit Grégory, enfant dont le corps a été découvert dans la Vologne (Vosges) en 1984. Au début des années 2000, il est alors possible d'analyser les empreintes laissées sur des pièces à conviction. Cette avancée scientifique ravive alors l'espoir d'avoir des réponses sur ce dossier criminel, et surtout, de mettre un visage sur le meurtrier du petit garçon.

Dans l'affaire Grégory Villemin, les analyses ADN se sont multipliées au fil des ans. Au grand dam de la famille, celles-ci se sont soldées par des échecs. Les analyses n'ont abouti à aucun résultat concret et les ADN récoltés ne correspondent à aucune des personnes apparaissant dans le dossier. Malgré l'épreuve et l'attente, il est impensable pour la famille d'abandonner les demandes d'expertises.

Le 27 janvier 2021, la justice lance de nouvelles recherches ADN avec un dispositif scientifique bien précis : l’ADN de parentèle. Cette technique permet alors de remonter, à travers une trace, les membres d'une même famille, via les gênes héréditaires. Une avancée scientifique révolutionnaire qui a pour objectif de multiplier les profils et donc les chances d'identifier et de retrouver certains criminels. Celle-ci a déjà fait ses preuves dans l'identification de l'assassin d'Élodie Kulik, jeune femme de 24 ans violée et assassinée en 2002.

"Ce n'est pas parce que tant d'années ont passé qu'il faut perdre espoir. Il s'agit d'un atroce assassinat d'enfant. Il est parfaitement légitime que toutes les nouvelles techniques d'enquête criminelle soient mises en œuvre pour résoudre l'énigme", a déclaré en janvier 2021, Me Saint-Pierre, l'un des avocats des parents du petit Grégory, dans l'Heure du Crime.

Mercredi 11 octobre 2023, ce dispositif exceptionnel a permis de remonter jusqu'à l'identité d'un des "corbeaux" d'une des lettres de menaces envoyée aux grands-parents de Grégory, quelques mois après sa mort. Si cette découverte est en réalité une "fausse piste", elle est la preuve que l'ADN de parentèle est un allié de taille dans la possible résolution de l'affaire.

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