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Le capitaine Etienne Sesmat, en charge de l'enquête sur le meurtre de Grégory, en 1985.
Crédit : MARCEL MOCHET / AFP
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Le 16 octobre 1984, la découverte du corps pieds et poings liés du petit Grégory dans la Vologne marquait le début d'une des plus grandes enquêtes criminelles et judiciaires françaises. À ce jour, le mystère perdure malgré plusieurs rebondissements ces quatre dernières décennies. En 2017, les enquêteurs décident de procéder d'une manière complètement différente.
Ils choisissent de s'aider de l'informatique en utilisant un logiciel appelé AnaCrim. "C'est un ordinateur énorme dans lequel on met toutes les données. Dieu sait s'il y en a des milliers dans l'affaire Grégory. Toutes les informations qu'on peut avoir sur les personnes, sur les lieux, sur les dates, sur les voitures, sur les alibis, toutes les données", détaille Étienne Sesmat, le premier enquêteur dans l'affaire Grégory.
Grâce au logiciel, la justice parvient à identifier les corbeaux et notamment l'auteur des lettres envoyées avant la mort de Grégory. Les conclusions de cette expertise accusent Jacqueline Jacob, la grand-tante de Grégory, d'être le corbeau féminin qui est apparu en 1982.
Le logiciel conclut aussi que les Jacob, Jacqueline et son mari Marcel, n'auraient pas agi seuls et qu'il s'agirait d'un crime familial et collectif. Les enquêteurs se tournent rapidement vers Bernard Laroche, le cousin du père de Grégory auquel il voue une haine tenace. Bernard Laroche, accompagné de sa belle-sœur Murielle Bolle, aurait enlevé le petit Grégory avant de le remettre aux Jacob. C'est en tout cas le scénario machiavélique tout droit sorti des ordinateurs de la gendarmerie et de leur logiciel intelligent, AnaCrim.
Ce scénario paraît extrêmement bien ficelé et semble cocher toutes les cases. Mais il y a un problème. Le logiciel AnaCrim n'aurait pas tenu compte des revirements, des mensonges et des incohérences que comporte le dossier. Pour le capitaine de gendarmerie Étienne Sesmat, il y a dans la thèse des "deux équipes" - d'un côté Bernard Laroche et Murielle Bolle et de l'autre, les époux Jacob - un sérieux problème.
"On est à une époque où on n'a pas de téléphone portable, donc on ne peut pas se concerter en direct. On ne peut pas se dire 'je suis là, je vois ça, tu fais ça'. Ce n'est pas possible. Donc on passe par des cabines téléphoniques, mais c'est très compliqué, très aléatoire et très long", explique-t-il.
Il ajoute : "La deuxième chose, c'est que personne ne peut prévoir l'enlèvement de Grégory ce jour-là. Grégory il est enlevé parce qu'il est dehors. C'est par opportunité qu'il est enlevé. Donc personne ne peut imaginer, ni la veille, ni le matin, ni même une heure avant, que l'enlèvement peut avoir lieu. Comment ces gens-là prendraient autant de risques pour dérouler un scénario aussi risqué ?", s'interroge-t-il.
Aujourd'hui, en l'absence de témoignages probants et de certitudes, les progrès de la science constituent le principal espoir des parents de Grégory. Jean-Marie et Christine Villemin ont obtenu de la justice que 9 ADN soit analysés et que la reconnaissance vocale soit utilisée pour identifier la voix du (ou des) corbeau(x) qui les a harcelés.
>> Enquêtes Criminelles, c'est le magazine des faits divers sur W9, présenté par Nathalie Renoux. C'est aussi un podcast. Chaque semaine, Jean-Marie Goix raconte une affaire emblématique qui fait ou qui a fait la une de l'actualité.
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