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Un camion sur un parking d'autoroute ( Photo d'illustration )
Crédit : AXEL HEIMKEN / DPA / dpa Picture-Alliance via AFP
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Lundi 3 septembre 1984, les parents de Françoise Bruyère et Marie-Agnès Cordonnier, qui habitent les communes belges de Trooz et Werbomont, alertent la gendarmerie française. Depuis une quinzaine de jours, elles n’ont plus de nouvelles de leurs filles. Lundi 20 août, les deux cousines ont quitté Liège en train pour rejoindre la gare de Mâcon. Elles voulaient faire une boucle en stop dans la région avant d’aller visiter le lac d'Annecy.
Les gendarmes tentent de retracer le trajet de Françoise et Marie-Agnès. Elles ont fait du stop, pour rejoindre le village de Marcilly-la-Gueurce. Les filles avaient rendez-vous avec un couple de viticulteurs chez qui elles avaient fait les vendanges l'année précédente. Elles ont passé deux jours sur place. Le 22 août, l’ami viticulteur et son jeune fils les ramènent en voiture jusqu'à Mâcon pour qu'elles puissent poursuivre leur périple.
Jeudi 6 septembre, la nouvelle de la disparition de Françoise Bruyère et Marie-Agnès Cordonnier est rendue publique. Le même jour, un camionneur se manifeste auprès Max Meynier, lequel présentait il y a quelques années l’émission Les Routiers sont Sympas sur RTL. Roger B. certifie qu'il a pris en stop les cousines. Lors du trajet, il avait conseillé aux filles de visiter le lac du Bourget plutôt que celui d'Annecy. Les autostoppeuses étaient intéressées. Il leur avait donné son numéro de téléphone.
Nous sommes en 1993. Le juge de Chambéry Marc Baudot feuillette sans discontinuer le dossier Françoise Bruyère et Marie-Agnès Cordonnier. Il souhaite relancer les investigations. La police judiciaire de la Sûreté de Chambéry est donc chargée de reprendre le dossier. Le capitaine Jean-Yves Michellier et son collègue Patrick Manniez se donnent pour mission de refaire tout l'itinéraire de Françoise Bruyère et Marie-Agnès Cordonnier.
Un commerçant se souvient les avoir vu faire du stop le 23 août 1984. Françoise et Marie-Agnès ont embarqué à bord d'une voiture. Le véhicule est retrouvé par les policiers. "Il appartenait à un ouvrier un peu timide. Il nous a avoué avoir eu peur de témoigner à l'époque, de crainte qu'on le soupçonne d'avoir fait disparaitre les filles", précise le capitaine Michellier. Le témoignage de cet ouvrier se révèle capital. Il raconte que le 23 aout, il a conduit les autostoppeuses jusqu'au tunnel du Chat, près du lac du Bourget.
Un instituteur qui ignorait tout de l'affaire se manifeste également. Il a pris à son tour les deux autostoppeuses près de ce même tunnel du Chat. Ils les a emmenées chez lui, à Bassens, un village près de Chambéry, car elles avaient besoin de téléphoner. Elles cherchaient à joindre un chauffeur-routier qui leur avait laissé son numéro. Les policiers se renseignent donc sur Roger B., le camionneur. Ce dernier fréquente des individus qui évoluent dans le monde de la nuit et qui n’ont pas toujours bonne réputation.
Même si plusieurs témoins sont morts, les langues d'autres personnes peuvent encore se délier.
Capitaine Jean-Yves Michellier
Interrogé par la police, Roger B. avoue ne pas avoir donné son numéro personnel mais celui d'un bar d'Aix-les-Bains où des amis auraient pu héberger les touristes. "C’est un petit établissement. Il y a quelques chambres à louer. Il est fréquenté par des gens qui passent leur temps à boire du matin au soir. Les deux filles ont bu un verre et sont parties en disant que c’était un vrai taudis", rapporte Jean-Yves Michellier dans L'Heure du Crime, sur RTL.
Les enquêteurs se mettent sur la piste d'un certain Serge C., un ami de Roger B. Il aurait pris en charge les deux touristes. Le camionneur avait confié aux policiers qu'il avait retrouvé sa Jeep accidentée et nettoyée à l'acide au moment des disparitions. Le véhicule avait été prêté à Serge C. Ce dernier est placé en détention provisoire mais n'y restera pas longtemps. "Sa tante est une personnalité du show-business. Elle s’est empressée de faire appel à un ténor du barreau de Paris. Il est arrivé en avion et une semaine après il était dehors", indique le capitaine Jean-Yves Michellier.
Mai 2020, le suspect numéro un, Serge C., meurt à l'âge de 65 ans. Il avait toujours nié être à l'origine la disparition de Françoise Bruyère et Marie-Agnès Cordonnier. L'ancien capitaine de police Jean-Yves Michellier, ne baisse pas les bras pour autant. "Même si plusieurs témoins sont morts, les langues d'autres personnes peuvent encore se délier", assure-t-il.
- Capitaine Jean-Yves Michellier, ancien capitaine de la police judiciaire à Chambéry. L'un des derniers policiers à avoir enquêté sur ces disparitions.
- Luc Gochel, journaliste en Belgique à Sud Info / La Meuse. Auteur d'une enquête en 2023 : La mystérieuse disparition des deux auto-stoppeuses liégeoises à Mâcon.
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