3 min de lecture

Affaire François Darcy : comment un anniversaire de mariage s'est-il transformé en une énigme criminelle ?

PODCAST - "L'Heure du crime" explore l'affaire François Darcy. À l'hiver 2012, cet informaticien, marié, père de deux jeunes enfants, est soupçonné d'être derrière la mort douteuse de son épouse. Le mari, lui, évoque l'agression d'un inconnu.

Dessin de François Darcy attendant l'ouverture du procès

Crédit : BENOIT PEYRUCQ / AFP

L'INTÉGRALE - François Darcy : dans les flammes du soupçon

00:39:40

Jean-Alphonse Richard - édité par Lucille Meriaux

Je m'abonne à la newsletter « Infos »

Le 26 février 2012, ce qui devait être une escapade romantique dans la vallée de Chevreuse se transforme en tragédie. Il est 23h06 lorsque la gendarmerie des Yvelines reçoit un appel angoissé. À l’autre bout du fil, une voix essoufflée, en larmes, explique avoir été victime d’une agression.

Sa femme est coincée dans leur voiture en feu, sur un parking isolé à une quinzaine de kilomètres de Versailles, en pleine forêt. À 23h40, les gendarmes arrivent sur place. Sylvie Darcy, 48 ans, est morte dans l’incendie de sa voiture. Son mari, François, blessé par balle à l’épaule, survit miraculeusement. Mais très vite, le veuf devient le suspect numéro un. Son attitude, jugée froide par les premiers gendarmes, interpelle. 

"À aucun moment, il n'aura de propos liés à son épouse et, à savoir ce qu'elle est devenue et c'est vrai que cela a surpris dans un premier temps les pompiers", se souvient Stéphane Fournier, à l’époque directeur d’enquête à la Section de Recherches de Versailles, au micro de L'Heure du crime pour RTL.

L’hypothèse du coup monté

Le 28 février, l’autopsie du corps de Sylvie Darcy révèle qu’elle était déjà morte lorsque la voiture a pris feu. Mais son cadavre est tellement carbonisé qu'il est impossible de connaître les causes de la mort. Son corps porte des traces d’huile végétale, utilisée comme accélérateur d’incendie. Sur son mari, les experts relèvent également des résidus de poudre et d’huile. Mais selon l'ancien gendarme Thierry Lezeau, les prélèvements sur les mains et vêtements du suspect sont invalides, car les protocoles de protection n'ont pas été respectés.

À lire aussi

Les enquêteurs orientent leur enquête vers une mise en scène. Le mari, informaticien passionné de tir sportif, possède un atelier de fabrication de cartouches. Chez lui, ils trouvent de la gélatine en poudre, utilisée pour tester les effets de balles, ainsi que des morceaux de carabine sciés. L’arme du crime reste introuvable.

L’idée d’un tir volontairement simulé pour faire diversion prend de l’ampleur : la balle qui a transpercé son épaule était faiblement chargée. Aurait-il testé la charge idéale pour se blesser sans risque vital ? Mais l'arme qui a servi à tirer sur François Darcy reste introuvable. Si le veuf est l'auteur de son propre coup de feu, comment s’est-il débarrassé de la carabine ?

Des assurances-vie confortables

Le portrait financier de François Darcy est accablant. Salarié dans une entreprise familiale, il gagne à peine 1.000 euros par mois. L’informaticien est un acheteur compulsif et est très endetté. C'est sa femme, Sylvie, cadre chez Orange, qui fait vivre la famille avec un salaire de plus de 3.600 euros.

Le couple est criblé de dettes, avec de nombreux crédits à la consommation. De plus, deux contrats d’assurance-vie avaient été souscrits au nom de Sylvie : l’un de 450.000 euros destiné aux enfants, l’autre de 222.300 euros dont le bénéficiaire est son mari.

Des questions sans réponses

François Darcy est mis en examen pour assassinat et incarcéré. À son procès, en septembre 2016, il clame son innocence, campant sur la version de l’agression. Il doit justifier certains de ses achats étranges, une combinaison ignifugée et une crosse de fusil, mais n'a pas de réelle explication. Les experts sont divisés sur la possibilité d’un tir auto-infligé.

"Vous n'avez pas d'ADN, vous n'avez pas d'autopsie, vous ne savez pas où est l'arme… et un faisceau d'incohérences ne fait pas des preuves", déclare Maître Yves Beddouk, avocat de François Darcy, au micro de RTL. Après six jours de débats, les jurés le condamnent à 30 ans de réclusion criminelle. En appel, en 2018, la peine est confirmée.

Les invités de "L'Heure du crime"

- Maître Yves Beddouk, avocat au barreau de Versailles et avocat de François Darcy lors du premier procès. 
Stéphane Fournier, chef d’escadron et à l’époque directeur d’enquête à la Section de Recherches de Versailles. 
- François Desserre, rédacteur en chef adjoint pour le site 78 Actu. 

La rédaction vous recommande

L’actualité par la rédaction de RTL dans votre boîte mail.

Grâce à votre compte RTL abonnez-vous à la newsletter RTL info pour suivre toute l'actualité au quotidien

S’abonner à la Newsletter RTL Info

En Direct

/

Bienvenue sur RTL

Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur

Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.

Bienvenue sur RTL

Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio

Je crée mon compte