Affaire des sœurs Wallemacq : qui a massacré ces deux femmes inséparables ?

PODCAST - "L'Heure du crime" explore le double meurtre des sœurs Wallemacq, le jour de la Noël 2014. Le fils de l'une des victimes est le suspect numéro un...

Un cordon de sécurité de la police belge (illustration)

L'INTÉGRALE - Les sœurs Wallemacq : 45 minutes pour un massacre

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Jacqueline et Danielle Wallemacq étaient deux sœurs simples et aimées, mères et grand-mères. Le matin de Noël 2014, elles quittent la maison familiale de Sivry-Rance en Belgique pour régler un souci de chauffage dans la maison de Danielle, à quelques kilomètres. Elles promettent d’être de retour pour le déjeuner prévu à midi. Mais elles ne reviendront jamais. À 15h, un promeneur repère une voiture en flammes à la lisière d’un bois, près des deux maisons. Dans le coffre de la Renault Clio calcinée, deux corps de femmes sont retrouvés.

Les policiers établissent rapidement un lien avec la disparition signalée le matin même. Une fois l’immatriculation de la Clio confirmée, l’enquête mène les forces de l’ordre à la maison de Danielle. À l’intérieur, tout est sens dessus dessous. Les signes de lutte sont évidents et il y a des traces de sang partout. Tout laisse croire à un cambriolage qui aurait mal tourné. Mais très vite, cette piste s’effondre.

Un Noël qui vire au cauchemar

Les enquêteurs s'intéressent à l’entourage proche. Xavier Moriamé, fils de Danielle, 34 ans, vit justement dans une partie de la maison de Danielle à Sautin avec sa compagne, Jennifer. Tous deux affirment avoir passé Noël chez la belle-famille, loin du drame. Pourtant, plusieurs éléments viennent semer le doute.

Selon les filles de Jacqueline, le climat s’était récemment dégradé entre Danielle et son fils. Cette dernière, excédée, avait même lancé une procédure d’expulsion contre Xavier et Jennifer, lassée de vivre à ses crochets. Danielle avait peur de son enfant, indiquent les proches. Son fils l’avait bousculée, elle avait alors envisagé de déposer plainte pour coups et blessures.

45 minutes pour tuer

L’enquête révèle que tout s’est joué en un laps de temps très court : à peine 45 minutes. Selon les experts, il aurait fallu être deux pour exécuter les meurtres, déplacer les corps et incendier la voiture aussi rapidement. Les soupçons se resserrent autour de Xavier et de sa compagne.

L’analyse des téléphones place Xavier à proximité de la maison au moment des faits. Des traces de pas retrouvées dans la maison sont les siennes. Pire encore : des traces de son ADN sont retrouvées mêlées au sang des victimes. Trois semaines après le crime, Jennifer est interpellée. Xavier, lui, a fui en France à vélo. Il se rendra quelques jours plus tard à une gendarmerie française, proche de la frontière belge.

"C'est pour moi la démonstration même que nous n'avions pas quelque chose de prévu et que nous ne sommes pas dans le cadre d'un assassinat. Mais bien d'un meurtre et dans quelque chose et une scène qui se passe à chaud, qui n'a pas été préparée", explique Maître Fabian Lauvaux, avocat du suspect, au micro de L'Heure du crime.

Le mobile : la haine d’un fils pour sa mère

Lors de sa garde à vue, le fils passe aux aveux. Il reconnaît avoir tué Danielle et Jacqueline, sa mère et sa tante. Le jour du crime, il se promenait à vélo et assure s'être trouvé près de la maison de sa mère par hasard. Le suspect raconte qu'il s'est retrouvé sous la menace d'un couteau de cuisine brandi par sa mère. Puis quelques heures plus tard, le couple chante et trinque avec le reste de la belle famille.

Le 13 novembre 2017, Xavier Moriamé est jugé devant le tribunal correctionnel de Charleroi. Il reconnaît les faits, mais évoque un climat familial toxique. Le verdict tombe : il est condamné à 25 ans de prison. Jennifer écope de 18 mois avec sursis pour recel de cadavres. Mais en juillet 2023, moins de neuf ans après le drame, le fils est libéré sous conditions.

"Xavier Moriamé n'avait pas d'antécédent judiciaire avant ça donc il était susceptible de se réinsérer. Mais c'est clair que huit ans et demi, ce n'était vraiment pas beaucoup. C'est une libération un peu étonnante pour les observateurs neutres et sans doute extrêmement choquante pour la famille", se souvient Anne Dauchot, journaliste, au micro de L'Heure du crime pour RTL.

Les invités de "L'Heure du crime"

- Maître Fabian Lauvaux, avocat à Charleroi en Belgique et avocat de Xavier Moriamé.
- Anne Dauchot, journaliste pour le journal belge La Nouvelle Gazette.

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