Quatre morts dans les décombres d’une maison incendiée : le père, la mère, un fils, une fille, tous exécutés à la carabine. Le massacre silencieux d'une famille tranquille dans une bourgade proche de Lyon. Ce soir de printemps 1995, même le chien n'a pas aboyé. Mais qui donc a voulu anéantir cette famille, les Bébien, à qui on ne connaissait aucun ennemi ?
Après quelques détours, l'enquête va s'orienter vers les proches. Va alors apparaître le visage du gendre, Éric Bruyas, un jeune garçon, beau et brun, discret au point d'être maladivement secret. Sa belle famille l’avait accueilli comme leur propre fils et ne lui voulait que du bien. Cet artisan ferronnier va être arrêté, va nier les faits avec une assurance déconcertante au point d’avancer des explications rocambolesques auxquelles seul lui croira.
Lorsqu'il est placé en garde à vue, Éric Bruyas maintient qu'il n'a tué personne et livre trois scénarios tout aussi farfelus les uns que les autres. "Bruyas est tout sauf un imbécile. Il a l'habileté d'opposer une nouvelle version chaque fois qu'il voit que sa version précédente se heurte à des murs successifs. Il contourne les obstacles de manière habile. Mais ça va devenir tellement grossier que rapidement on comprendra qu'il mène les gens en bateau", explique Jean-Olivier Viout, avocat général lors du procès d'Éric Bruyas et invité de L'Heure du crime.
En 1999, s'ouvre son procès. L'accusation est persuadée que le mobile du crime est tout simplement financier. En exterminant la belle-famille, Éric Bruyas aurait fait de son épouse l'unique héritière des Bébien. Il aurait pu éponger ses dettes et profiter de cet argent. "C'est vrai que raisonnablement on a du mal à imaginer que pour de l'argent et pour cette somme relativement modeste, on puisse assassiner quatre personnes. Mais c'est pour Samantha Bébien, la seule explication justifiant ce quadruple assassinat", indique Me Frédéric Lalliard, avocat de Samantha Biében et invité de L'Heure du crime.
Éric Bruyas est condamné à la perpétuité. Après 25 ans passés derrière les barreaux, il sort de prison pour raisons médicales. Trois mois après sa libération, il meurt à 54 ans d'un cancer du poumon. Il a toujours réfuté son implication dans l'assassinat de sa belle-famille. "Cet homme est une énigme et restera une énigme", conclut Me Gabriel Versini-Bullara, avocat d'Éric Bruyas et invité de L'Heure du crime.
- Me Gabriel Versini-Bullara, avocat d'Éric Bruyas.
- Jean-Olivier Viout, procureur général honoraire et avocat général lors du procès d'Éric Bruyas.
- Me Frédéric Lalliard, avocat de Samantha Biében.
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