Il y a cinquante ans, à la fin du printemps 1974, un jeune homme âgé de vingt ans, Christian Ranucci, était inculpé de l'enlèvement et du meurtre de la petite Marie-Dolores Rambla, huit ans. On venait de retrouver le corps martyrisé de l'enfant, lacéré de coups de couteau, dans la végétation, près de Marseille. Le suspect va avouer, se rétracter, mais il sera finalement exécuté.
L'affaire Rambla va alors devenir l'affaire Ranucci. Objet d'un livre, Le Pull-over rouge de Gilles Perrault qui va défendre la thèse de l'erreur judiciaire, le suspect ne serait pas le bon. Innocent ? Coupable ? Investigations tronquées ? Dossier fragiles ? Les questions vont se multiplier et la polémique va enfler au point de faire oublier ce que raconte vraiment l'enquête, les témoignages, les indices, les déclarations.
Après avoir avoir nié dans un premier temps les faits, Christian Ranucci avoue le crime, mais se rétracte quelques mois après. Il explique avoir avoué sous la contrainte. "On a dit beaucoup de fois que ses aveux ont été extorqués. Réussir à lui extorquer qu'il venait voir un camarade de garnison, c'est complètement impossible, les policiers ne pouvaient pas savoir ça. Il donne quand même des aveux circonstanciés", nuance Jean Arca, journaliste et invité de L'Heure du crime.
Un mois après l'exécution de Christian Ranucci, l'écrivain Gilles Perrault publie Le Pull-over rouge, une contre-enquête qui exonère le jeune homme. "Ça a conduit une bonne partie de l'opinion à croire qu'il y avait une erreur judiciaire sauf que les arguments de monsieur Perrault ne sont pas, selon moi, valables. À d'autres moments, il a même dit des choses fausses", fustige Jean-Louis Vincent, ancien commissaire de police et invité de L'Heure du crime.
Un pull-over qui a été la pierre d'achoppement dans ce dossier. "Ce pull-over, il faut savoir qu'on le retrouve dans la champignonnière, mais il y a beaucoup de gens qui y travaillent, donc il peut être à n'importe qui. Ce pull-over qui n'a pas de sang sur lui, (...) rien n'indique qu'il appartient à Ranucci mais rien n'indique non plus qu'il soit lié au meurtre de la fillette", ajoute Jean Arca, journaliste.
"Si on est un peu raisonnable, je ne comprends pas comment on peut arriver à douter de la culpabilité de Ranucci", conclut Jean-Louis Vincent.
- Jean Arca, journaliste pour Le Progrès et Marianne. Il a écrit l'article "L'affaire Ranucci : 50 ans après, le récit du condamné contredit la thèse de ses défenseurs", disponible sur le site internet de Marianne.
- Jean-Louis Vincent, ancien commissaire de police, auteur du livre Affaire Ranucci, du doute à la vérité, publié aux éditions François Bourin.
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