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Dennis Rader, le tueur en série BTK
Crédit : POOL / AFP
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Mardi 15 janvier 1974, en début d'après-midi, Charlie Otero, 15 ans, presse le pas pour rentrer chez lui. Il fait un froid glacial à Wichita, la plus grande ville du Kansas. Le vestibule est plongé dans la pénombre. Personne ne répond. Dans la chambre des parents, l’adolescent découvre le corps de son père, 38 ans, face contre terre. Il est ligoté et a un sac en plastique sur la tête. Sa mère repose sur le lit, elle aussi ligotée. Les victimes sont mortes étranglées.
Dans une chambre au sous-sol, deux nouveaux corps vont être découverts par la police. Il s'agit de Joseph Junior et Josephine, deux des cinq enfants de la famille Otero. Le massacre est méthodique, presque militaire. Il n'y a ni effraction, ni vol. Aucune victime n'a été violée. Même si les meurtres sont clairement à connotation sexuelle. Du sperme a été retrouvé sur la jambe ligotée de la petite fille.
Trois mois après les meurtres de la famille Otero, Katryn Bright, 21 ans, est retrouvée assassinée à quelques rues de là. Son frère Kevin a lui aussi été attaqué. Il a survécu. Un portrait-robot est dressé. La police ne relie pas cette attaque à celle de la famille Otero. Six mois plus tard, un journaliste du Wichita Eagle est contacté par un correspondant anonyme. C’est au sujet de l’affaire Otero. Il a glissé une lettre dans un manuel de génie mécanique. Dans un post-scriptum, il révèle son nom de code. Trois initiales : B, T, et K. Pour attacher, torturer et tuer.
Jeudi 8 décembre 1977, un homme appelle la police de Wichita. Il signale un homicide au 843 South Pershing, le quartier de prédilection du tueur en série BTK. Il donne tous les détails possibles et même le nom de la victime : Nancy Fox. La jeune femme git dans sa chambre, habillée, mais ligotée, un bas nylon serré autour du cou. Du sperme est retrouvé sur une chemise de nuit. La police de Wichita annonce officiellement qu’un tueur en série rôde en ville.
Après huit ans de silence, revoilà BTK. Une femme de 53 ans étranglée à mains nues. Puis une mère de famille de 28 ans, étranglée avec un bas nylon. Son fils, deux ans, avait été enfermé dans le salon. En 1991, une femme de 62 ans est tuée de la même façon. Le tueur en série est insaisissable. Voilà quinze ans que les enquêtes piétinent malgré les 225 suspects interrogés à Wichita, des centaines de signalements et des dizaines d’analyses d’empreinte.
Le 16 février 2005, une chaîne de télévision reçoit une disquette d’ordinateur. Elle contient la copie d’un roman policier que vient de lire le BTK. Il en conseille la lecture. La police analyse la disquette et remonte sur la piste d'un certain Dennis Rader, 60 ans, un fidèle qui préside l’église luthérienne de Wichita. Le suspect est sous surveillance. Dans une clinique, les enquêteurs récupèrent discrètement l’ADN de sa fille Kerri, qui vient de subir un examen médical. L’ADN correspond à celui du BTK. 25 février 2005, Dennis Rader est arrêté.
Pendant 30 heures, Dennis Rader confesse ses crimes au lieutenant Ken Landwehr. En détail et sans émotion. "Quand on lui demande pourquoi il a fait ça, il refuse d’assumer la responsabilité de ses crimes. Il va parler d’un démon en lui", explique Emily Tibatts, spécialiste des tueurs en série, dans L'Heure du Crime, sur RTL. Les policiers et les psychiatres examinent, effarés, la trajectoire d’un homme en proie depuis l’enfance à des fantasmes de souffrance.
Lundi 27 juin 2005, Dennis Rader comparait devant la cour criminelle de Wichita. Il plaide coupable pour les dix meurtres. Il présente encore la petite Joséphine Otero comme sa star préférée, à qui il voulait enseigner les plaisirs du sexe. Il révèle pourquoi il ne tuait plus ces dernières années. Il était devenu "paresseux" et en avait marre d’être le "tueur en série de son quartier".
L'accusé est condamné dix fois à la perpétuité. Pas de libération possible avant 175 ans. Lors du procès, BTK n’a relevé la tête que lorsqu’on montrait les photos de ses proies martyrisées. "BTK remplit bien la triade sombre. Il y a les trois éléments : la psychopathie, le narcissisme et le machiavélisme", précise Stéphane Berthomet, ancien policier. Kerri Rawson, la fille de BTK, a attendu dix-neuf ans avant de lui rendre visite. "L’homme que j’avais connu pouvait être bon et bien élevé. Mais je ne lui pardonne pas ce qu’il a fait aux victimes", indique-t-elle.
- Stéphane Berthomet, ancien policier. Créateur et animateur du podcast Redoutables consacré à des récits d'affaires criminelles hors norme disponible uniquement sur Radio Canada.
- Emily Tibatts, spécialiste des tueurs en série. Créatrice du site internet : tueurenserie.org sur lequel elle a écrit un long article sur le tueur en série BTK.
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