Patrice Alègre n'est pas un prédateur qui repérait ses proies, les attendait dans la pénombre pour les violer et abréger leurs existences. Contrairement à la majorité des tueurs en série, il connaissait ses victimes. Il avait su les mettre en confiance, devenir leur meilleur ami au point de leur laisser croire qu'avec lui, elles ne risquaient rien. Il était là pour les protéger.
À la fin de l'été 1997, la France va découvrir le visage, l'allure et le parcours de ce jeune Toulousain, un fêtard à la carrure athlétique. Il va être confondu pour cinq meurtres et viols, et un viol avec tentative de meurtre. Reste à savoir si le décompte des victimes est définitif. Ceux qui le connaissent en doutent. Trente-cinq ans après le tout premier meurtre, la justice se penche à nouveau sur sa trajectoire.
On se dit qu'il n'y aurait peut-être pas eu de tueur en série si on n'avait pas classé ça en suicide.
Patrick Tejero
Les enquêteurs s'intéressent au parcours et au profil de Patrice Alègre : un père CRS, une mère coiffeuse, des parents qui se déchirent. À treize ans, il effectue ses premiers vols et sa première fugue. Ses anciennes compagnes parlent d'un homme violent pouvant changer d'humeur en une minute.
En 1997, Patrice Alègre est arrêté, il avoue le meurtre de quatre jeunes femmes. "Il est complètement déshumanisé. Ces femmes qui lui ont résisté sont devenues ses choses. (...) On a l'impression que dans cette année 1997, il part dans une spirale et il sent qu'il peut aller au bout des choses", explique Patrick Tejero, correspondant RTL pour la région de Toulouse et invité de L'Heure du crime.
Son tout premier meurtre remonterait à 1989, celui de Valérie Tariote. Les enquêteurs à l'époque avaient opté pour un suicide. Dépressive, Valérie aurait suivi une méthode préconisée dans le livre Suicide Mode d'Emploi. "On se dit qu'il n'y aurait peut-être pas eu de tueur en série si on n'avait pas classé ça en suicide", estime Patrick Tejero.
Patrice Alègre suit un mode opératoire très reconnaissable : le viol et la strangulation. Un fil rouge peut aussi être déroulé entre tous ses crimes. "Ce qui est surprenant, c'est qu'à chaque fois qu'il commet un meurtre, il y a en concomitance un événement particulier. En 1989, lorsqu'il assassine Valérie Tariote, Cécile, sa propre compagne, est enceinte. En 1990, lorsqu'il assassine Laure Martinet, la fille de Patrice Alègre est hospitalisée", détaille Daniel Soucaze, premier gendarme à enquêter sur Patrice Alègre et invité de L'Heure du crime.
Lors de son procès, Patrice Alègre ne montre ni regrets, ni émotions. Il est condamné à la perpétuité. En 2022, le pôle judiciaire des cold cases de Nanterre fait savoir que le parcours criminel de Patrice Alègre va être passé au crible et qu'il devrait être réinterrogé sur certains crimes non résolus.
- Daniel Soucaze, premier gendarme à enquêter sur Patrice Alègre. À l'époque, il est enquêteur à la Section de Recherches de Toulouse. Il est auteur du livre Autopsie de l'assassin publié aux éditions Marueil.
- Patrick Tejero, journaliste, correspondant RTL pour la région de Toulouse.
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