Affaire Daval : Jonathann était "écrasé" par son propre procès, déplore son avocat

PODCAST - En novembre 2020, Jonathann Daval comparaît devant la cour d'Assises de Vesoul (Haute-Saône) pour le meurtre de sa femme Alexia. Six jours d'audience intenses dont il n'est pas sorti indemne, explique son avocat Me Randall Schwerdorffer.

Jonathann Daval à son procès à Vesoul en novembre 2020.

Crédit : Zziigg / AFP

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"Gêné", "dans la contrition" : Me Randall Schwerdorffer ne fait pas dans la demi-mesure quand il s'agit de décrire l'attitude de son client Jonathann Daval lorsqu'il était dans le box des accusés pour le meurtre de sa femme Alexia. En novembre 2020, la cour d'assises de Vesoul (Haute-Saône) est assiégée par les journalistes et la famille de la victime, les Fouillot, prend beaucoup de place... même trop selon le pénaliste.

"Madame Fouillot se comporte véritablement comme la star du procès, dénonce Me Randall Schwerdorffer dans Les Voix du crime. Elle donne des conférences de presse constamment. Elle sort, elle salue les gens avec une espèce d'impression assez dérangeante parfois, qu'on assiste à une espèce de défilé de mode au quotidien de madame Fouillot."

Face à elle, Jonathann Daval est comme absent de son propre procès, allant jusqu'à faire un malaise en pleine audience lors de son interrogatoire par le président de la Cour. "Il ne sait pas où regarder, il ne sait pas quoi faire de ses mains et de ses bras. On le sent écrasé par cette cour d'assises, écrasé par tout ce qui se passe. Il dit quelques phrases, il répond quelques phrases et puis en fait, le procès va se faire complètement sans lui."

Jonathann est totalement incapable de retranscrire avec des mots ce qui s'est passé dans une cour d'assises

Me Randall Schwerdorffer

L'interrogatoire du Président se poursuit sans plus de résultats. "(Jonathann) est totalement incapable de retranscrire avec des mots ce qui s'est passé dans une cour d'assises, explique a posteriori Me Randall Schwedorrfer. Il ne peut pas, il n'y arrive pas. Il n'y arrivera jamais. Il y arrivait avec nous (ses avocats ndlr), il y arrivait dans le huis-clos. Nous discutions très bien. Le regard des autres, la cour d'assises, le regard de la famille Fouillot... Non, c'est pas possible."

La seule explication que Jonathann Daval donnera à son geste tient en quelques mots : "Je voulais qu'elle se taise". Un mobile et un passage à l'acte suivis le jour des faits de la crémation du corps d'Alexia, puis de ses mensonges face à la France entière. Il comparaîtra d'ailleurs au printemps dans le dossier qui l'oppose à son beau-frère Grégory Gay pour "dénonciation calomnieuse" : il avait un temps accusé le mari de la sœur d'Alexia d'être le véritable meurtrier.

Un nouveau procès qu'il vit comme "un acharnement", après avoir été condamné à 25 ans de réclusion criminelle à Vesoul. "Au delà de la sanction pénale, il a sa conscience, ajoute son avocat. Lui a vécu avec ses yeux ce qui s'est passé. On ne peut pas tricher avec ses souvenirs, on ne peut pas tricher avec ses actes et je pense qu'il les affronte". Condamné sans période de sûreté, Jonathann Daval pourra prétendre à une libération conditionnelle dans les prochaines années.

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