Ce père de famille aimant avait beau protester, s'indigner et clamer son innocence, il était depuis le début le coupable idéal. Un paria, un exclu, un assassin. Pendant dix ans, Claude Nolibé a vécu dans la peau d'un meurtrier accusé d'avoir tué sa propre fille de 18 ans, retrouvée baignant sans son sang dans le jardin de la maison familiale, le 31 juillet 1991.
À l'époque, le procureur et les gendarmes sont persuadés de tenir l'assassin de la jeune Caroline Nolibé. Des certitudes, une intime conviction mais aucune preuve. Dans sa commune, on chuchote les médisances les plus obscènes, le traitant de meurtrier.
Les soupçons des autorités conduisent Claude Nolibé à payer pendant 10 ans les conséquences d'un crime qu'il n'a pas commis. Un temps impossible à rattraper dans la vie d'un homme, pour que la justice rectifie et reconnaisse son erreur.
Erreur qui commet l'irréparable. L'homme qu'on libère n'est plus qu'un être désemparé dont on a privé le deuil de sa fille. Interviewé dans L'Heure du crime, Michel Gonelle, l'avocat de Claude Nolibé, décrit l'homme marqué à vie par ce drame : "C'est un homme brisé. Il ne pense qu'à ça et vit dans la douleur de cette aventure qui lui est tombé dessus et qui a été terrible".
C'est un crime qui a fait deux victimes
Michel Gonelle, avocat de Claude Nolibé.
Dix-neuf ans après la meurtre de sa fille, il est indemnisé de 50.000 euros pour avoir été écroué sans véritables raisons, du 14 août au 27 septembre 1991. Un dédommagement symbolique mais qui n'efface en rien la douleur endurée. Il est resté pendant 7 ans en mise en examen. C'était un homme à la double peine.
Son avocat confirme : "En réalité, c'est un crime qui a fait deux victimes. La victime principale c'est évidemment sa fille qui a perdu la vie mais lui, par les erreurs commises, a été une grande victime. Une victime vivante de ce fiasco", affirme Michel Gonelle.
En 2004, un papier chiffonné change le regard porté sur Claude Nolibé. De ce petit griffonnage dissimulé sous un lit médico-social éducatif, on pouvait lire : J'ai tué la fille Nolibé". L'auteur n'était autre que Philippe Gendouze, attardé mental et déclaré irresponsable après l'agression d'une lycéenne en 1985. Sans cette découverte, Claude Nobilé restait l'assassin, à vie.
- Jean-Michel Desplos, journaliste à Sud-Ouest.
- Michel Gonelle, avocat de Claude Nolibé.
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