4 min de lecture

Affaire Steven Daubioul : était-il un futur tueur en série ?

PODCAST - "L'Heure du Crime" revient sur l'affaire Steven Daubioul. En 2013, l'ADN de ce jeune homme est retrouvé sur le pull d'une voisine de 68 ans, tuée de deux coups de couteau dans une cité HLM, en Belgique. Les enquêteurs vont alors découvrir un inquiétant individu.

Une cité HLM (illustration)

Crédit : JACQUES MUNCH / AFP

L'ENQUÊTE - Steven Daubioul : était-il un futur tueur en série ?

00:13:56

L'INTÉGRALE - Steven Daubioul : le tueur du 20 juin

00:44:57

L'INTÉGRALE - Steven Daubioul : le tueur du 20 juin

00:47:31

Jean-Alphonse Richard - édité par Thomas Bernardon

Je m'abonne à la newsletter « Infos »

Lundi 20 juin 2005, 17 heures, le commissariat de Charleroi, en Belgique, est appelé pour la découverte d'un cadavre à Lodelinsart, une banlieue proche, au rez-de-chaussée d'un immeuble de la cité Chausteur. La locataire Concetta Tarabella gît sur le sol sa chambre. Elle repose sur le ventre. Le corps a été glissé sous le lit, la tête enfouie sous un oreiller. C'est son beau-frère qui l'a trouvée.

Le lendemain, la cité Chausteur - quelques barres HLM entourées de pelouses - se réveille dans la stupéfaction et l'effroi. Concetta Tarabella, 57 ans, modeste couturière, vivait ici de façon discrète. Divorcée, un grand fils reparti en Italie. Un prétendant amoureux aux cheveux grisonnants, qui lui rendait visite, est identifié. Son sperme a été retrouvé sur la couverture du lit de Concetta. L'homme évoque une relation sexuelle passée. L’autre trace, plus récente, prélevée sur la victime ne lui appartient pas. L'amant est mis hors de cause.

Jeudi 20 juin 2013, la police judiciaire de Charleroi est de retour dans la cité Chausteur. Emilia Liétard, 68 ans, a été attaquée au couteau. Elle a pu appeler au téléphone ses voisins du quatrième. Jacques Vangeel s'est précipité. Il a trouvé Emilia dans une mare de sang, sur le dos à l'entrée du salon. Quatre mois après ce meurtre, un ADN sur le gilet d'Emilia Liétard est identifié. C'est celui de Steven Daubioul, 26 ans, sans emploi, sans antécédant judiciaire. Il vit avec sa mère dans cette même cité.

Des vidéos pédopornographiques dans ses téléphones portables

Steven Daubioul est interpellé au mois d'octobre 2013. Il est informé que son ADN a été retrouvé sur le gilet de sa voisine assassinée. Il nie l'avoir tuée. Puis, après des expertises sur sa Playstation remettant en question son alibi, il passe aux aveux. Il raconte le meurtre dans les moindres détails. "Le fait qu’une personne détaille la séquence de ses actes de meurtre peut aussi être l’expression d’une espèce de toute puissance. La personne connaît les détails et éprouve un certain plaisir a les divulguer", explique Samuel Leistedt, psychiatre spécialisée en psychiatre médico-légale, dans L'Heure du Crime, sur RTL.


Mercredi 16 octobre 2013, le juge Hustin, interroge une première fois Steven Daubioul, sur le meurtre non élucidé de Concetta Tarabella, huit ans plus tôt. Ici aussi son ADN matche avec la trace de sperme retrouvée sur la victime. Il raconte qu'il connaissait intimement Concetta Tarabella. Il avait eu une dizaine de relations sexuelles avec la quinquagénaire. Trois mois plus tard, Steven Daubioul change de version. Il reconnaît là aussi avoir été rattrapé par ses pulsions sexuelles. Il s'y est repris à plusieurs fois pour l'étrangler. Pour totalement l'étouffer, il a couvert sa tête avec un oreiller. 

Les téléphones portables de Steven Daubioul sont expertisés. Ils contiennent des vidéos à contenu pédopornographique. En juin 2013, le mois où Emilia Liétard a été tuée, il s'est filmé en train de se livrer à des attouchements sur un tout jeune garçon. Il s'agit de son neveu, âgé de six ans. Daubioul reconnaît les faits. 

Une enfance marquée par un viol intrafamilial

Jeudi 23 janvier 2014, les policiers exhument discrètement le corps d'une femme dans un cimetière de la région de Charleroi. Il s'agit de la dépouille de Martine Vandeput. Elle avait été découverte chez elle, sans vie, quatre ans plus tôt. La mort remontait à un mois environ, en juin. La victime, 52 ans, vivait seule. Le médecin avait conclu à un accident médicamenteux ou à un suicide. À l'époque, Steven Daubioul avait 23 ans et avait déjà tué Concetta Tarabella. Des indices concordent avec les autres meurtres de Daubioul. Il n'avoue rien. Le juge l'inculpe pour meurtre. 

Lundi 12 octobre 2015, Steven Daubioul, apparaît dans la salle de la cour d'assises du Hainaut, à Mons. Il est accusé de trois meurtres. Il continue à nier celui de Martine Vandeput. Daubioul attribue ses crimes à des "pulsions qu'il ne peut pas contrôler". "Soit, on fait une forme de psychologie de comptoir en se disant, c’est le printemps, ce sont des pulsions, des bouffées de chaleur. Mais le souci, c’est que Steven Daubioul, pendant le procès, n’explique a peu près rien. Quand il évoquait le mot de pulsion, je me demandais s’il comprenait ce mot", indique Jean-Christophe Adnet, journaliste à la RTBF. 

La cour examine à huis clos les violences sexuelles imposées par Steven Daubioul sur son neveu de six ans. L'accusé dit avoir été violé par son frère aîné quand il avait une dizaine d'années. Selon lui, c'est cet événement qui expliquerait sa dérive psychotique. Pour le reste, sa vie est une suite d'échecs sentimentaux et professionnels. Steven Daubioul est condamné pour les trois meurtres et l'agression sexuelle de son neveu à la perpétuité.

Les invités de "L'Heure du Crime"

- Jean-Christophe Adnet, journaliste à la RTBF et réalisateur d'une émission Devoir d'enquête : Steven Daubioul, le tueur dans la cité. - Me Mickael Donatangelo, avocat au barreau de Charleroi. Avocat de Steven Daubioul. 
- Dr Samuel Leistedt, psychiatre spécialisé en psychiatrie médico-légale.

La rédaction vous recommande
À écouter aussi

L’actualité par la rédaction de RTL dans votre boîte mail.

Grâce à votre compte RTL abonnez-vous à la newsletter RTL info pour suivre toute l'actualité au quotidien

S’abonner à la Newsletter RTL Info