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Affaire Bénédicte Belair : mensonges des gendarmes, violences conjugales, couette pleine de sang… Ces éléments troublants de l’enquête

PODCAST - Le 4 avril 2017, Bénédicte Belair est retrouvée morte à son domicile. De nombreux éléments laissent penser à un meurtre et pour les proches de la victime, cela ne fait aucun doute : c'est son compagnon, William Morell qui est à l'origine de son décès.

Sylvaine Grévin qui tient un un portrait de sa sœur Bénédicte Bélair dans les bras

Crédit : RTL

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Jeanne Rouxel

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4 avril 2017, Pont-de-Sainte-Maxence (Oise). Bénédicte Belair, 55 ans, est retrouvée morte à son domicile. C'est son compagnon, William Morell, qui découvre son cadavre. Chose étonnante : ce dernier n'alerte pas directement les secours mais décide avant tout d'appeler la mère de la victime. 

Un appel lors duquel William Morell paraît confus et évoque un détail sordide : sa compagne serait morte lors d'une attaque animale, celle de leur propre chien. "Le chien dont on parle, au surplus, c'est un petit chien du gabarit d'un caniche", déclare l'avocate des parties civiles dans Enquêtes criminelles.

Une fois alertés, la famille de Bénédicte ainsi que les gendarmes se rendent sur place. C'est le médecin légiste qui, après plusieurs heures d'attente, confirme la nouvelle aux proches de la victime : Bénédicte Belair est bien décédée. Selon l'expert, il s'agit d'un meurtre. Pour les proches de la défunte, les soupçons se posent sur une personne : William Morell. 

Une condamnation pour violences conjugales

Bénédicte a déjà porté plainte pour violences conjugales dans le passé. Des faits pour lesquels William Morell a été condamné à 3 mois de prison avec sursis en 2011. Une peine légère pour les proches de la victime, qui n'aurait en aucun cas dissuadé le compagnon de Bénédicte de recommencer à la violenter.

Malgré tout, les gendarmes écartent rapidement la thèse d'un féminicide : William Morel assure aux gendarmes ne plus jamais avoir levé la main sur sa compagne et déclare même être devenu un autre homme depuis.

Pourtant, une dizaine de jours avant le drame, Bénédicte a alerté sa sœur, Sylvaine, de violences qu'elle venait de subir. Cette dernière a alors prévenu les autorités. Malgré les traces physiques, les gendarmes n'ont aucunement mentionné cet incident dans l'affaire.

Je me rends compte que l'enquête a été, d'une part, bâclée mais surtout qu'elle a été falsifiée

Sylvaine Grévin

"Je me rends compte que l'enquête a été, d'une part, bâclée mais surtout qu'elle a été falsifiée, que ce dossier a été falsifié, c'est à dire orienté vers la thèse accidentelle", déplore Sylvaine Grévin, la sœur de la victime. Le dossier est classé sans suite malgré la succession de ces nombreux éléments troublants.

Sylvaine se rappelle parfaitement du jour où elle est allée rendre visite au compagnon de sa sœur, après le drame. Sur les lieux, un élément l'interpelle. "Là, je vois que c'est une couette, Je vois une immense tache de sang. Et là, je comprends que c'est la couette de Bénédicte. En fait, c'est la couette qui était sur son canapé", a déclaré la sœur de la victime. Une pièce à conviction que les gendarmes n'ont pas saisi.

Un autre détail vient également remettre en question l'alibi de William Morell, qui prétend s'être rendu au travail lors du décès de Bénédicte. Grâce à des contre-expertises lancées par la famille, il est découvert que le décès de Bénédicte serait intervenu trois heures avant l'heure initialement fixée : William Morell aurait donc pu être sur les lieux lors du drame.

Elle voulait le quitter (…) On le sait, c'est là où les auteurs sont les plus dangereux

Sylvaine Grévin

Sylvaine Grévin, qui mène un combat acharné pour rétablir la vérité sur la mort de sa sœur, se rend aussi compte que les prélèvements réalisés sur la scène de crime par les experts ont été détruits. Un ultime dysfonctionnement qui efface alors tout espoir pour la famille de la victime d'en savoir davantage sur les circonstances du décès de Bénédicte. Depuis cette triste découverte, la famille de la victime a obtenu la condamnation de l’État pour faute lourde.

Pour la sœur de la victime, la mort de Bénédicte n'est autre que le miroir des "mécanismes d'un féminicide". "Elle voulait le quitter (…) On le sait, c'est là où les auteurs sont les plus dangereux, parce qu'à ce moment, ils ont compris que la décision était prise. Il n'y a plus de point de non-retour et c'est là, généralement, où la femme est le plus en danger", conclut la sœur de la victime. Grâce à la persévérance de Sylviane, William Morell a été mis en examen pour violences volontaires en janvier 2023. 

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