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Photo du Palais de justice de Draguignan (Var) le 28 avril 1998
Crédit : PATRICK HERTZOG / AFP
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Draguignan (Var), 24 avril 2020. La France, en plein confinement, tourne au ralenti. Dans les foyers, chacun s'occupe comme il le peut. Ce jour là, Séverine, la compagne de Sylvain P., a rendez-vous, et prévient son compagnon de son départ. Pourtant, à son retour, tout bascule : Sylvain a été tué par balle, alors qu'il faisait du sport dans le garage de la maison.
Sur place, les enquêteurs pensent d'abord à une tentative de cambriolage qui aurait mal tourné. Pourtant, aucune trace d'effraction n'a été retrouvée. Si les policiers n'épargnent aucune hypothèse, ils sont à mille lieux d'imaginer l'origine de ce meurtre, dont l'auteur se trouve juste à côté d'eux. Derrière cet assassinat, se cache en réalité un proche de la victime. Un proche qui partage son ADN : son fils, Kévin.
"Il n'a pas fait ça pour rien. Mon fils, il avait peur de son père. Il a été tapé, il lui a rasé le crâne deux fois, il lui a coupé les cheveux à rats blancs. Vous voyez ce que c'est l'humiliation quotidienne ? Mon fils à quatorze ans, il a pété un câble", a déclaré la mère de Kévin dans Enquêtes criminelles. Maltraitance, histoire d'héritage… Pour quelles raisons l'adolescent est-il passé à l'acte ? Aurait-il pu tuer son père dans un accès de colère ?
Il avait des défauts mais il ne maltraitait pas son fils, en aucun cas, il ne méritait ce qui lui est arrivé
Séverine, compagne de Sylvain P.
Les enquêteurs font d'étonnantes découvertes : Kévin n'a pas tué son père sous le coup d'une pulsion, au contraire. Tout a été soigneusement préparé. Si bien préparé, que Kévin n'a pas eu besoin de tirer lui-même. C'est un de ses amis, Erwan, qui l'a fait à sa place : un garçon fragile psychologiquement selon les experts qui l'examinent.
Kevin reconnaît le meurtre. Il confie alors avoir eu du mal à accepter les brimades, humiliations et autres maltraitances que son père lui faisait subir. Une explication que sa belle mère, Séverine, réfute dans Enquêtes criminelles. Pour elle, le père de Kevin était loin d'être le monstre décrit par son fils. "Il avait des défauts mais il ne maltraitait pas son fils. En aucun cas, il ne méritait ce qui lui est arrivé", regrette-t-elle.
Une autre piste émerge : celle de l'argent. Le père de Kévin était en possession d'une petite fortune. L'enquête révèle que l'adolescent en avait après les biens de son père, à commencer par la maison. Un bien dont il s'était renseigné sur la valeur, avant la mort de son père. Horrifié par les goûts de luxe de son fils, Sylvain P. aurait essayé d'inculquer tant bien que mal les valeurs de l'argent à son fils, en vain.
Pour Kévin, la fortune de son père était devenue une obsession. "Qu'un enfant de quinze ans commandite, planifie, organise le meurtre de son père pour toucher l'héritage. C'est une histoire complètement hors norme", confie un journaliste.
En mai 2022, le procès de Kevin, mineur au moment des faits, s'ouvre au tribunal pour enfants de Draguignan. Si l'adolescent martèle à la barre avoir été un enfant battu, la justice ne retient aucune circonstance atténuante et condamne le garçon à 15 ans de prison. Une peine plus lourde que celle de l'auteur de l'assassinat, Erwan. Un fait rare. Aujourd'hui incarcérés, Erwan et Kévin devraient retrouver la liberté avant l'âge de 25 ans.
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