C'est un véritable serpent de mer. Les allégations sur la santé de Vladimir Poutine ont beau dater d'avant la guerre en Ukraine, les rumeurs sur une prétendue maladie secrète du président russe apparaissent régulièrement en ligne et dans les médias depuis le début du conflit.
Alimentant un peu plus ces suspicions, le chef des renseignements ukrainiens a assuré le 4 janvier à la chaîne américaine ABC que le maître du Kremlin était "mourant". "Il l'est depuis longtemps, affirme Kyrylo Boudanov. Nous pensons que c'est un cancer". "Comment pouvez-vous dire qu'il est mourant ?", lui demande la journaliste. "La réponse est simple : nous le savons de sources humaines autour de lui", assure-t-il.
Des propos que les Occidentaux prennent pourtant officiellement avec prudence. "Il y a beaucoup de rumeurs sur la santé du président Poutine et, pour autant que nous puissions le dire, il est en très bonne santé", ironisait le 21 juillet dernier le patron de la CIA. Sur LCI, le 5 janvier, Catherine Colonna, la ministre des Affaires étrangères, estimait de même que "c'est une évaluation qui n'est ni confirmée, ni partagée par les différents alliés avec lesquels nous travaillons".
Comment ces rumeurs sont-elles nées ? Sur quoi sont-elles fondées ? Peut-on leur accorder le moindre crédit ? Moscou ayant toujours démenti la moindre spéculation à ce sujet, ces allégations sont, en l'état, invérifiables.
L'enquête la plus approfondie publiée sur la santé de Poutine remonte à avril 2022. Sur la base de sources ouvertes, le site russophone Proekt soulignait que les voyages ces dernières années du président dans sa datcha de Sotchi, sur les bords de la Mer Noire, coïncidaient avec le déplacement d'une armada de médecins. Parmi eux, un spécialiste du cancer de la thyroïde, Yevgeny Selivanov.
Les rumeurs existent pourtant depuis bien plus longtemps. La seule et unique fois où le Kremlin a confirmé un problème de santé remonte à l'automne 2012. Ce serait à cette époque, toujours selon Proekt, que les premiers problèmes de santé seraient apparus.
Depuis, les allégations vont bon train. Paris Match révélait récemment que lors de ses visites en France en 2017 et en Arabie saoudite en 2019, Vladimir Poutine était escorté, lorsqu'il se rendait aux toilettes, par une équipe chargée de collecter ses déjections afin d'éviter tout prélèvement