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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le 17 septembre 2025.
Crédit : Genya SAVILOV / AFP
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Les combats entre la Russie et l'Ukraine se poursuivent et pas seulement sur terre. La sirène hurle à bord du pétrolier Kairos. Sur des images filmées par un marin, l’équipage en gilets de sauvetage observe les flammes qui dévorent l’arrière du navire. Quelques heures plus tôt, le tanker, battant pavillon de la Gambie, avait été frappé par un drone marin ukrainien en mer Noire, au large des côtes turques.
Même scène sur le Virat, vers un port russe sur la mer Noire pour charger du pétrole russe en contournant les sanctions internationales. Deux autres navires, un au large du Sénégal et un autre en mer Noire, ont appelé au secours ces derniers jours.
Car ces bateaux appartiennent à la "flotte fantôme" russe, un réseau opaque de navires opérant sous pavillon de complaisance pour exporter du pétrole russe en contournant les sanctions occidentales. Pour Kiev, ils financent l’effort de guerre du Kremlin et deviennent, à ce titre, des cibles légitimes.
Depuis un an, les opérations secrètes contre ces cargos se multiplient. La plupart ne sont pas revendiquées. Toutes présentent les mêmes caractéristiques : explosions externes à la coque, dégâts ciblés, navires liés, de près ou de loin, aux exportations russes. Le Kairos et le Virat, eux, étaient sur liste de sanctions. D’où cette revendication explicite de Kiev. Elle marque un tournant.
Si les attaques en mer Noire sont assumées, celles qui se multiplient sur d’autres routes interrogent. Le 27 novembre, le cargo Mersin, lié à un armateur turc mais aperçu à plusieurs reprises dans des ports russes, a été secoué par plusieurs explosions au large de Dakar, capitale du Sénégal.
Aucun blessé, pas de pollution, mais un modus operandi troublant : des charges externes, ciblées, exactement comme dans les précédentes attaques contre la flotte fantôme.
Officiellement, Kiev ne revendique rien. Officieusement, le soupçon est fort. Pour les experts, le Mersin, qui transportait régulièrement du pétrole russe, est typiquement une cible jugée "valide" par les services ukrainiens, même si sa neutralité officielle rendrait une revendication diplomatiquement délicate.
Le président turc a dénoncé une "escalade inquiétante", s’alarme des risques pour le commerce maritime en mer Noire, et redoute qu’un conflit régional se transporte dans les eaux qu’elle contrôle.
Depuis décembre 2024, au moins sept navires liés à la Russie ont été endommagés ou ont coulé en Méditerranée ou près de l’Italie. Jamais officiellement revendiqués. Toujours les mêmes navires : cargos ayant discrètement exporté du pétrole russe, souvent sous pavillon panaméen ou africain, mais opérant dans l’ombre de Moscou, selon France 24.
Le Kairos et le Virat marquent la première revendication publique. L’incident du Sénégal, lui, a semé un doute encore plus profond : la guerre entre Kiev et Moscou s’étend-elle désormais hors d’Europe ? "Les Ukrainiens ont déjà mené des opérations très loin de leur territoire, notamment contre des mercenaires russes au Soudan", rappelle un spécialiste sur France 24. Si l’objectif est de frapper les revenus énergétiques russes, accepteraient-ils d’opérer même à plus de 5 000 kilomètres de Kiev ? Rien ne semble exclu.
Pour certains chercheurs, cette dynamique ressemble à une nouvelle étape : celle d’un conflit global, où la guerre hybride déborde sur les routes commerciales africaines et atlantiques. Les services de renseignement ukraniens ont revendiqué ces attaques avec pour but d'affaiblir l'économie de guerre russe.
Ces attaques interviennent alors même que Moscou et Washington tentaient ce 2 décembre une nouvelle session de discussions de plusieurs heures pour dessiner une issue au conflit. Une rencontre jugée "utile" mais sans compromis établi.
"Aucune solution de compromis n’a encore été trouvée", a reconnu Iouri Ouchakov, conseiller diplomatique du Kremlin, même si Washington assure que des progrès ont été faits. Vladimir Poutine a même accusé les Européens de vouloir "empêcher" les efforts américains. Un dialogue fragile… qui se déroule pendant que la guerre s’étend en mer, loin des caméras.
Pour Kiev, frapper la flotte fantôme est un moyen de couper une partie essentielle du financement russe. Pour Moscou, admettre ces attaques reviendrait implicitement à reconnaître l’existence de cette flotte parallèle, qu’elle nie toujours officiellement.
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