Turquie - "Il fait froid, on gèle" : un an après le séisme, le cauchemar des familles dans la rue

Près d'un an après le séisme en Turquie, des milliers de sinistrés vivent toujours sous des tentes. Le président Erdogan avait pourtant promis, à la fin de l'été, que plus personne ne vivrait dans la rue.

Le séisme qui a frappé l'est de la Turquie était de magnitude 6,8.

Crédit : ILYAS AKENGIN / Demiroren News Agency (DHA) / AFP

TURQUIE - "Il fait froid, on gèle" : un an après le séisme, le cauchemar des familles dans la rue

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C'était le 6 février 2023. La terre tremblait dans le sud-est de la Turquie. Le bilan est dramatique : plus de 53.000 morts et 107.000 blessés.

Aujourd'hui, malgré les promesses du président Erdogan, beaucoup de sinistrés - les plus pauvres - vivent encore dehors, dans des campements de fortune. À Antakya, autour d'un chauffage électrique, six personnes se serrent sous une petite tente. Dehors, la pluie frappe contre la toile. À l'intérieur, les lits commencent à être inondés. "Nous avons mis ces deux matelas en mousse ici. Moi, je dors par terre. Cela fait un an que c'est comme ça", témoigne Gülsen, 47 ans.

Un an surtout que sa famille se bat pour obtenir l'un des containers distribués par l'État. Ils n'y ont pas accès, car leur maison n'a été jugée que partiellement détruite. Et pourtant, elle est trop dangereuse pour y vivre. "Nous n'avons pas de quoi nous payer une nouvelle maison. Les loyers sont beaucoup trop chers. Je ne peux même plus travailler. Ma santé est bousillée. Parfois, j'ai l'impression d'avoir 100 ans", poursuit cette femme.

"On pourrait mourir ici, personne viendrait nous chercher"

En compensation, chaque famille qui n'a pas accès à un container reçoit 150 euros par mois pour vivre. "Autant nous donner des miettes", commente Gülsen. "Vivre, à quoi bon, dit-elle, quand plus rien n'a de sens."

Sa voisine raconte, de son côté, ses nuits de cauchemar, ses journées à ramasser des bouts de ferraille parmi les débris pour se faire un peu d'argent. Aujourd'hui, l'angoisse grossit à mesure que l'hiver s'installe. "Il fait froid, on gèle. Il pleut, il y a des tempêtes. La nuit, il y a des coupures d'électricité", explique-t-elle. Et de poursuivre, dans une grande désolation : "On pourrait mourir ici, personne viendrait nous chercher."

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