Présidentielle américaine : à deux mois de l'élection, les sondages sont-ils fiables ?
ÉCLAIRAGE - Le candidat démocrate Joe Biden est pour l'instant donné vainqueur face au président sortant Donald Trump. Il pourrait cependant être trop tôt pour prendre cette élection comme acquise.

Donald Trump doit-il commencer à s'inquiéter ? À 77 jours de l'élection présidentielle américaine, qui se tiendra le 3 novembre 2020, le milliardaire est donné perdant dans quasiment tous les sondages face à son rival démocrate, Joe Biden. Le site américain FiveThirtyEight, qui effectue une moyenne des sondages, donne à l'ancien vice-président une avance de huit points.
Mais il est peut-être, pour l'instant, trop tôt pour tirer une conclusion définitive. Une analyse du New York Times, réalisée sur l'ensemble des élections présidentielles depuis 1980, montre une différence moyenne d'à peu près six points entre le résultat de l'élection et les sondages 80 jours avant.
Mi-août 2016, Hilary Clinton avait en moyenne six points d'avance face à Donald Trump, selon le site RealClearPolitics. L'ancienne sénatrice finit en effet par remporter le vote populaire, perdant l'élection du fait du système du collège électoral, mais avec 2,1% d'avance seulement.
Des "swing states" difficilement prévisibles
C'est là une des grandes difficultés des prédictions en politique américaine : la victoire ne dépend pas de la quantité de voix obtenues, mais des grands électeurs, dont le nombre varie selon les États.
Les sondages à l'échelle nationale ne permettent donc pas forcément de déterminer qui est le mieux placé pour gagner. Il faut plutôt s'intéresser aux tendances dans les États clés, ou "swing states", qui peuvent pencher en faveur d'un parti ou de l'autre selon l'élection, comme la Floride, l'Ohio, le Michigan ou encore le Wisconsin.
Des sondages erronés dans ces États ont poussé de nombreux analystes à donner Donald Trump perdant en 2016. Dans le Wisconsin, Hillary Clinton était donnée gagnante avec en moyenne au moins quatre points d'avance. Pareil dans le Michigan, où les sondeurs prévoyaient généralement une avance de cinq ou six points à la candidate démocrate. Le soir de l'élection, Donald Trump est sorti vainqueur dans ces États, deux victoires surprises décisives pour déjouer les attentes.