Près de 60.000 litres de pétrole se sont déversés dans le golfe de Thaïlande après la fuite la semaine dernière d'un oléoduc sous-marin appartenant à Star Petroleum Refining Public Company Limited (SPRC). Dimanche, des images satellites ont rapporté une vaste zone sinistrée qui s'étend sur une cinquantaine de kilomètres carrés.
Lundi 31 janvier, la marine thaïlandaise était toujours mobilisée sur place : la fuite, depuis maîtrisée, a débuté le 25 janvier au large de la province de Rayong, située au sud-est de Bangkok. Malgré tout, la nappe de pétrole a commencé à toucher le littoral ce week-end.
D'après les journalistes de l'AFP, des équipes en combinaison de protection s'activaient dans le cadre des opérations de nettoyage de la plage de Mae Ram Phueng, fermée aux nageurs. Une petite baie de l'île touristique de Koh Samet est aussi menacée.
Cette vaste marée noire devrait continuer à s'échouer sur le littoral dans les jours qui viennent en raison du renforcement du vent.
Pour enrayer la fuite, une douzaine de navires pulvérisent des milliers de litres de produits chimiques sur la zone affectée, qui décomposent le pétrole en petites particules. Une malheureuse ironie puisque celles-ci coulent au fond de la mer et contaminent la faune et la flore, relève à l'AFP Thanomsak Boonphakdee de l'université de Burapha (est).
De quoi inquiéter les professionnels du tourisme, déjà plombés par la pandémie de coronavirus. De même pour les pêcheurs à qui les autorités ont demandé, en échange d'une compensation financière, de ne pas travailler dans la zone pendant au moins un mois. Une demande qui laisse un goût amer à Tuem.
"Je ne veux pas de compensation. Je veux une mer saine dans laquelle je peux travailler pour gagner ma vie", explique le pêcheur qui redoute que le "retour à la normale" n'intervient que dans plusieurs années. "Je ne sais pas combien d'années cela va prendre", déplore-t-il.
Pour rappel, une marée noire, accompagnée de plus de 50.000 litres de pétrole brut, s'était répandue dans la région après la fuite d'un oléoduc en 2013. La vie marine avait mis "au moins cinq ans" à se remettre de cet incident, a souligné Thanomsak Boonphakdee.
À la suite de cette catastrophe environnementale, les compagnies pétrolières ont été exhortées par le ministre des Ressources naturelles et de l'Environnement, Varawut Silpa-archa, à renforcer les mesures de prévention et à intensifier les inspections et les programmes de maintenance sur terre et en mer.
De son côté, Greenpeace a demandé au gouvernement thaïlandais de lancer une enquête indépendante.
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