12 navires de guerre et 91 avions chinois ont été détectés dans les eaux territoriales taïwanaises ce lundi 10 avril, au troisième jour d'exercice militaire lancé par Pékin autour de Taïwan. Au-delà de la démonstration de force, Pékin lance un avertissement. Taïwan est considéré par la Chine comme sécessionniste depuis l'époque de Mao. Lorsque ce dernier installe le régime communiste à Pékin et dans toute la Chine continentale, le camp nationaliste de Taïwan résiste. Depuis, sur cette île de 23 millions d'habitants, un régiment démocratique continue de défendre notamment l'homosexualité, le droit des femmes.
Pékin a donc toléré Taïwan pendant des dizaines d'années, mais Xi Jinping change la donne. Le leader chinois veut rattacher Taïwan à la république populaire de Chine (RPC) par la force et en faire sa 23e province. La rencontre entre la présidente de Taïwan et le chef de la Chambre des représentants américain la semaine dernière en Californie a été vécue comme une provocation par Pékin.
La menace chinoise est encore plus précise ce lundi avec le communiqué de l'entourage de Xi Jinping. "L'indépendance de Taïwan est incompatible avec la paix", peut-on y lire, d'où ces manœuvres militaires depuis trois jours. Des manœuvres qui doivent normalement s'arrêter ce lundi après-midi.
On parle de bras de fer avec les États-Unis parce que Washington a fait de Taïwan un symbole de démocratie, de lutte contre l'idéologie chinoise. Quand elle avait atterri à Taïwan en août dernier, Nancy Pelosi parlait de la guerre de la démocratie contre l'autocratie. Washington est lié à Taïwan par un traité qui stipule qu'il faut livrer à l'île tout ce dont elle a besoin pour se défendre militairement contre une agression. Joe Biden a déjà annoncé qu'il était résolu à défendre l'île, mais sans dire comment.