Il s'agit du nouvel homme fort au pouvoir en Syrie. Après la chute de Bachar el-Assad, exilé en Russie, Abou Mohammed al-Jolani, le leader du groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS), a pris le contrôle du pays. Ancien d'Al-Qaïda et de Daech, il jure avoir rompu avec l'idéologie du djihad international.
Depuis 2015, les rebelles islamistes sont au pouvoir dans la région d'Idleb, au nord-est de la Syrie. Le groupe HTS y a mis en place un gouvernement autonome, une alternative au régime de Damas, avec des ministères, une force de police, des services publics et un programme de santé. Il a aussi formé des dizaines de milliers de combattants. Cette faction affirme avoir abandonné le djihad global pour se concentrer sur la cause nationale syrienne.
HTS a également soigné ses relations avec les chrétiens et minorités mais reste toujours accusé par des habitants et des défenseurs des droits humains d'exactions qui s'apparentent, selon l'ONU, à des crimes de guerre.
Aujourd'hui, le groupe semble vouloir gagner en respectabilité pour se poser en alternative crédible au régime de Bachar el-Assad. Dans cette optique, Abou Mohammed al-Jolani a demandé à ses partisans de ne pas prendre d'assaut les bâtiments publics et affirme vouloir mettre en place une transition pacifique du pouvoir.
Mais Abou Mohammed al-Jolani n'est pas le seul à revendiquer sa victoire après la chute du régime de Bachar el-Assad, il n'y a pas que des islamistes dans les groupes rebelles. Des milices soutenues par la Turquie ont également participé activement au renversement. Pour l'instant, les mouvements d'opposition sont restés unis dans leur lutte contre la dictature et semblent vouloir préserver les institutions de l'État.
Mais quand il s'agit de partager le pouvoir, des désaccords et des divisions peuvent apparaître rapidement face à la poursuite de la guerre civile. De son côté, Daesh représente toujours une menace puisque le groupe terroriste conserve des poches en Syrie et plusieurs milliers de combattants. Ces dernières heures, lundi 9 décembre, l'armée américaine a mené des dizaines de frappes aériennes.
L'objectif est que l'État islamique (EI) ne profite pas de ce moment pour se reformer comme le craignent les capitales occidentales. En effet, la communauté internationale s'inquiète d'une possible plongée dans le chaos.
Selon Fabrice Balanche, spécialiste de la Syrie et de l'Irak, le groupe HTS reste inquiétant : "Il a imposé un totalitarisme islamique dans la région d'Idleb qu'il contrôlait jusqu'à présent et cherche à le reproduire sur l'ensemble de la Syrie. C'est un système rigoriste et une véritable dictature puisqu'il a éliminé tous ses opposants dans la région d'Idleb, que ce soit des laïcs et les islamistes modérés qui ont été éliminés physiquement ou chassés".
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