Syrie : Mazen al-Hamada, fervent opposant du régime de Bachar al-Assad, retrouvé mort dans une prison

L'activiste était porté disparu depuis février. Son corps a été retrouvé lors de la libération de la prison Saidnaya par les rebelles à l'origine de la chute du régime de Bachar al-Assad.

La prison de Saydnaya à Damas où le corps de Mazen al-Hamada a été retrouvé

Crédit : OMAR HAJ KADOUR / AFP

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Quelques jours après la chute du régime de Bachar al-Assad, les prisons de Damas ont été libérées. Selon les secouristes, les recherches de prisonniers enfermés dans les cachots souterrains ont pris fin. Dans la prison de Saidnaya, les survivants sont sortis très amaigris, certains sont tellement faibles qu'ils peinent à marcher seuls.

Les rebelles ont aussi découvert des corps mutilés, torturés. Parmi eux, l'opposant Mazen al-Hamada dont le cadavre a été retrouvé et identifié dans la prison de Saidnaya, en périphérie de la capitale syrienne. Les circonstances et la date de sa mort sont inconnues. Sa famille n'avait plus de nouvelles de lui depuis février.

Réfugié aux Pays-Bas, le militant avait décidé de rentrer dans son pays contre l'avis de ses proches, persuadé que la révolution ne pouvait se faire que de l'intérieur. Il avait été immédiatement arrêté à son arrivée à l'aéroport de Damas.

Des tortures et des traumatismes

Mazen al-Hamada était un habitué des geôles du régime, arrêté et torturé une première fois en 2011, comme il le racontait à des journalistes néerlandais : "Ils ont apporté une pince avec une espèce de clé à molette. Ils l'ont mise autour de mon sexe et ont commencé à serrer jusqu'à ce que j'aie l'impression qu'on allait le couper. Et puis, on vous frappe, ce sont des choses inimaginables. Tellement de personnes sont mortes sous la torture. Dieu leur demandera un jour des comptes, la justice leur demandera des comptes. Je ne me reposerai pas tant que je ne les aurai pas traînés devant les tribunaux et que j'aurai obtenu justice pour moi et pour mes amis qu'ils ont tués."

L'opposant est resté profondément marqué physiquement et psychiquement par ces tortures. Il souffrait de dépression et consommait du cannabis pour soulager ses douleurs. Il avait inlassablement raconté son histoire aux côtés d'ONG du monde entier pour sensibiliser à la cause syrienne. Il n'aura pas vu de ses propres yeux la chute du régime qu'il a tant espéré.

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