Après avoir haussé la voix, Donald Trump passe au chantage. Le président américain a ordonné, lundi 3 mars, une pause dans l'aide militaire des États-Unis à l'Ukraine avec, pour objectif, de faire plier Volodymyr Zelensky afin qu'il accepte de participer à des pourparlers de paix avec la Russie.
Concrètement, cela signifie que les armes états-uniennes qui attendaient, en Pologne, d'être livrées en Ukraine sont désormais retenues dans les entrepôts polonais. Si le flou subsiste sur la nature de ces armes, il pourrait s'agir de munitions et de missiles longue portée. Cette aide, désormais bloquée, correspond à une enveloppe de plus d'un milliard de dollars votée avant la fin du mandat de Joe Biden.
Cette aide a été primordiale pour l'Ukraine depuis le début de la guerre, grâce, notamment, aux missiles de longue portée qui ont permis aux Ukrainiens de frapper le territoire russe en profondeur. Il y a également eu des livraisons de chars, des hélicoptères, de l'artillerie, des véhicules blindés...
Mais selon le Washington Post, Donald Trump pourrait même aller plus loin en stoppant également l'échange d'informations stratégiques avec l'Ukraine.
Cette décision pourrait avoir un fort impact sur l'armée ukrainienne, qui est à flux tendu. Mais ce n'est pas la première fois en trois ans qu'elle se retrouve dans cette position inconfortable. Il y a plusieurs mois, le Congrès des États-Unis avait refusé de voter un nouveau paquet d'aides à l'Ukraine. Sur le front, les brigades s'étaient donc retrouvées à court de munitions, notamment du côté de Kharkiv. L'armée ukrainienne avait alors dû acheter, au marché noir, des armes venues de pays soumis à des sanctions internationales.
En Europe, les réactions ne se sont pas fait attendre. L'Estonie a appelé les alliés de l'Ukraine à combler ce vide laissé par les États-Unis. Pour ce faire, l'Union européenne devrait dépenser 0,12 % de son PIB, selon le Kiel Institute for the World Economy, un organisme allemand réputé qui s'est penché sur la question. Une solution qui serait donc réalisable.
Dans un deuxième temps, il faudra renforcer la défense européenne. Là, l'effort financier sera plus conséquent. Il faudra également doubler, voire tripler les cadences de production de munitions, de missiles et de matériel lourd.
Si ce n'est pas irréalisable, l'Union européenne sera confrontée à sa dépendance au matériel US. Car les Européens ne peuvent pas donner ou vendre du matériel américain sans l'accord des États-Unis. Et cela va devenir un réel problème si Donald Trump décide de couper totalement leur aide et leur soutien à l'Ukraine.
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