Au cœur des eaux troubles de la mer Baltique. Face à la multiplication des actes de sabotage, l'OTAN y a lancé une vaste opération navale pour protéger ses infrastructures énergétiques. L'objectif ? Traquer la flotte "fantôme" de la Russie soupçonnée d’être à l’origine des accidents sur des câbles sous-marins.
Le chasseur de mines français, L'Aigle, en ce moment déployé en mer Baltique pour participer à l'exercice annuel BALTOPS (Baltic Operations) de l'OTAN a été appelé pour participer également à l'opération "sentinelle Baltique". Ce navire de guerre de 50 mètres de long, flotte au large des côtes allemandes.
Une fourmilière s'active dans les couloirs sombres et étroits du navire. Le commandant Édouard vient de lancer une simulation pour préparer ses équipes au cas extrême, c'est-à-dire celui d'un navire qui ne répond pas aux interrogations VHF via les ondes radio hertziennes.
"Lorsqu'on est en mer, on est toujours confronté au réel finalement. On est toujours armé. L'armement du chasseur de mines est paré à être utilisé en fonction des différentes situations. On va principalement faire des interrogations VHF. Avec un bâtiment de commerce par exemple, on va commencer par des interrogations sur sa cargaison, sur les membres de l'équipage, sur sa destination, pour éviter qu'il y ait à nouveau des agressions qui soient produites", indique-t-il.
La mission est de surveiller sans provoquer "ceux qui auraient des intentions malveillantes de tourner autour de câbles, de poser des enregistreurs, provoquer des sabotages sur des installations". Depuis son déploiement, il y a trois semaines, l'Aigle a procédé à une "vingtaine d'interrogations", principalement sur des "porte-conteneurs, des tankers". Le navire relaie aussi constamment un message radio de l'OTAN appelant tous les navires présents sur la Baltique à être vigilants, à dénoncer surtout tout comportement suspect.
Cette flotte de l'ombre, estimée à plus de 1.300 navires, sert aussi exporter le pétrole russe pour contourner les sanctions internationales. Un navire russe a par exemple été vu il y a peu près d'un détroit danois.
Le premier maître Jules ne quitte pas des yeux un écran rempli de couleurs et de formes géométriques. "Par rapport à ça, on repère sur la surface où sont les bâtiments (les navires de guerre ou de commerce à fort tonnage, ndlr). Par ces petits symboles verts, on peut trouver toutes sortes d'informations sur ces navires. Donc leur numéro MMSI qui correspond en fait à leur plaque d'immatriculation, la position, la route et la vitesse", explique-t-il au micro de RTL.
Le lancement d'une interrogation est aléatoire mais les marins surveillent les traces "pour voir si certains navires se sont arrêtés sur des points caractéristiques qui pourraient correspondre à une position d'un pipe ou bien d'un câble sous-marin".
L'Aigle n'est pas uniquement engagé par l'OTAN pour des opérations de signalement. Il est paré à tout type de situation. L'équipage est ainsi entraîné et équipé pour monter à bord d'un navire suspect et l'inspecter. "Si demain on a un doute sur n'importe quel type de bâtiment, c'est une opération qui va s'effectuer avec une équipe qui est entraînée, qui est armée. Et si on y va, c'est que le commandement de ce bâtiment est d'accord pour nous recevoir", précise le premier maître Cyril.
Le chasseur de mines français est essentiel à l'OTAN puisqu'il peut aussi être appelé pour aller constater les dégâts sur d'éventuelles installations sous-marines. Cette force est condensée dans un mini-robot sous-marin jaune piloté à distance qui est envoyé à l'eau sur le pont arrière.
"Nous sommes aussi ouvriers spécialisés dans le génie sous-marin. C'est quelque chose qu'on a déjà fait, qu'on sait faire et dans lequel aussi on développe forcément l'utilisation de drones avec des caméras embarquées qui nous permettent de vérifier l'intégralité d'une infrastructure. La cartographie des fonds sous-marins, il y a un sonar embarqué. Il fait sa zone, il revient, on extrait les données et on peut voir tout ce qu'il a regardé sur le fond", détaille le premier maître Cyril.
Au besoin, des plongeurs parmi les meilleurs de l'OTAN sont envoyés pour ce type d'opération. "Nous pouvons plonger jusqu'à deux fois par jour, trois ou quatre fois dans des conditions particulières en fonction de la profondeur, du gaz utilisé et de l'enjeu. Notre force, c'est qu'on est très efficace avec des moyens extrêmement rustiques", explique le marin. L'Aigle va continuer de se mettre au service de l'OTAN en mer Baltique jusqu'à son retour en France prévu début juillet.
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