Pendant des décennies, la Russie a usé de son "soft power" pour influencer une partie du monde, en particulier l'Europe de l'Est. L'héritage culturel russe a beaucoup joué en ce sens, notamment la religion orthodoxe, la musique ou encore l'art. Mais ces moyens d'influence ne sont plus aussi efficaces depuis le début de la guerre.
"C'est beaucoup plus compliqué", estime Cécile Vaissié, professeure en études russes et soviétiques. "À parti du moment où il y a cette guerre, qui n'est justifiée par rien, on se rend compte que M. Poutine ment autant que faire se peut. Il menace un pays indépendant et souverain, l'Ukraine, au nom d'une soi-disant dénazification et de temps en temps ce sont d'autres arguments".
"On se rend compte qu'il menace, au-delà de l'Ukraine, toute une partie de l'Europe centrale et orientale et qu'il essaie d'influencer chez nous et ailleurs. Là, il y a eu une prise de conscience. M. Poutine et ses alliés n'étaient plus fréquentables, or on les a laissés faire pendant pas mal de temps", poursuit Cécile Vaissié, qui se réfère notamment à la Grande-Bretagne qui a "fermé les yeux" sur les empoisonnements d'opposants russes sur son territoire.