Existe-t-il un soft power russe ?

À travers la religion orthodoxe, la musique classique, la danse, l'art ou encore la littérature, la culture russe a depuis longtemps influencé de nombreux pays, notamment en Europe de l'Est. Ce "soft power", une spécialité des États-Unis, consiste à influencer d'autres États par des moyens non coercitifs. La Russie dispose également d'une certaine puissance dans ce domaine. 

"Il y a eu une volonté d'utiliser ce soft power, notamment avec la religion", décrit Cécile Vaissié, professeure en études russes et soviétiques. "Au moins jusqu'à l'attaque de février 2022, vous aviez des Français de bonne foi qui vous disaient : 'Regardez, Vladimir Poutine ouvre des églises alors que les fermons en France. Regardez, Vladimir Poutine défend les valeurs familiales, alors qu'en France, ces valeurs s'écroulent'. Dans les faits, c'est complètement contraire à la réalité".

"Là, on se rend compte qu'il y a un échec total, c'est pour tout ce qui est de la culture. On voit très bien les limites du régime russe. Une culture ne peut plus se faire dans les conditions russes avec une censure partout, avec un contrôle de l'État à tous les niveaux", explique Cécile Vaissié, prenant pour exemple le cinéma et le théâtre. 

Le soft power russe ne passe plus par la culture

Cécile Vaissié, professeure en études russes et soviétiques

"Qu'y a-il comme cinéma intéressant se faisant en Russie actuellement ? Il n'y a pas grand chose. Qu'y a-il comme théâtre ? Il y avait des très bonnes choses mais les théâtres sont en train de virer les uns après les autres les créateurs qui faisaient des choses intéressantes. (…) Le soft power russe ne passe plus par la culture".