Russie-Occident : un échange historique de prisonniers qui pose question

Amnesty International déplore les concessions faites par Berlin, alors que des criminels condamnés dans le cadre d'un procès équitable en Occident sont libérés, et que du côté russe, des prisonniers politiques sont sortis et ont exercé leur droit à la liberté d'expression.

Le déséquilibre entre les deux parties soulève des questions. Et la même question s'était posée en 2022 quand la basketteuse américaine Brittney Griner, emprisonnée en Russie pour simple détention d'huile de cannabis pour sa vapoteuse, avait été échangée contre un trafiquant d'armes russes, Viktor Bout, qui purgeait une peine de 25 ans de prison aux États-Unis. Jeudi, ce sont des citoyens russes, jugés et condamnés légalement dans plusieurs pays occidentaux, qui ont été échangés notamment contre des prisonniers politiques.

Une priorité pour Poutine

Pour Olga Prokopieva, porte-parole de l'association Russie-Libertés, nous sommes confrontés à un principe de réalité et il faut faire avec. "C'est la réalité du régime poutinien. On voit des personnes qui ont de la valeur aux yeux de Poutine, ce sont des criminels, des tueurs, des espions. Mais certaines des personnes libérées ont des problèmes de santé très graves, comme Vladimir Kara-Mourza, et c'est du devoir de toute la communauté internationale de faire tout le possible pour les libérer". 

Après la condamnation du journaliste américain Evan Gershkovich pour espionnage, Washington avait dénoncé un coup monté. Les États-Unis accusaient Moscou d'avoir arrêté le journaliste dans un seul et unique but : l'échanger contre Vadim Krasikov, agent du FSB, emprisonné en Allemagne pour meurtre. Un échange et une libération voulus à tout prix par Poutine, et qui ont eu lieu jeudi 1er août.

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