Pegasus est un logiciel commercialisé par la société israélienne NSO Group qui a été vendu à 55 pays du monde entier. Il est installé à distance sur les smartphones Android ou iPhone et permet de savoir ce qui se passe dedans. Grâce aux failles de sécurité de Google et Apple, le logiciel se glisse aisément à l'intérieur des téléphones, en ne laisse presque aucune trace.
Il permet d'accéder à un ensemble des données (photographies, vidéos, carnet d'adresses, localisations ou messages chiffrés des applications cryptées comme WhatsApp). Avec sa technologie, il est aussi possible d'activer et de désactiver à distance le micro du smartphone, et ainsi d'écouter les appels de son propriétaire.
Sur son site internet, NSO Group précise qu'il "crée des technologies qui aident les agences gouvernementales à prévenir et à enquêter sur le terrorisme et les crises, pour sauver des milliers de vies dans le monde". Pourtant, Pegasus est aujourd'hui un outil utilisé beaucoup plus largement pour surveiller d'autres types de cibles.
Les derniers en date sont donc le premier Ministre espagnol Pedro Sanchez et la ministre de la Défense, Margarita Robles. Lors d'une conférence de presse convoquée en urgence à Madrid, ce lundi 2 mai, le ministre de la Présidence, Félix Bolaños, a affirmé que leurs téléphones portables avaient été infectés l'an dernier.
Un consortium de médias avait révélé, l'été dernier que les téléphones de centaines de femmes et d'hommes politiques, journalistes, militants des droits humains ou chefs d'entreprise étaient concernés par le "projet Pegasus". Selon une enquête de Forbidden Stories, 50.000 numéros de téléphone ont été ciblés depuis 2016, dont plus de 1.000 en France. Et c'est le gouvernement marocain qui a ciblé majoritairement ces numéros français.
Emmanuel Macron lui-même, ainsi que les téléphones d’au moins cinq ministres français et un diplomate rattaché à l’Élysée avaient été infectés par le logiciel, dont Jean-Michel Blanquer, Julien Denormandie ou encore Sébastien Lecornu. Un diplomate de la cellule diplomatique du palais de l'Élysée, travaillant avec le président sur les sujets internationaux, était également concerné.
Pegasus a déjà été associé à plusieurs scandales qui ont mené aux meurtres et à la disparition de nombreux opposants ou journalistes. C'est le cas, par exemple, de l'éditorialiste saoudien Jamal Khashoggi, qui avait été assassiné à Istanbul. Des traces du logiciel Pegasus avaient été retrouvées dans les téléphones des proches de l'opposant saoudien, également assassinés. Au Mexique, c'est plus de 15 000 numéros de journalistes qui ont été retrouvés.
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