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Le président syrien Bachar al-Assad. (illustration)
Crédit : AFP / JOSEPH EID
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Depuis décembre 2024 et la chute de son régime, Bachar al-Assad, le dictateur syrien déchu, est exilé à Moscou. Le "boucher syrien" s'est réfugié dans une cage dorée au centre de la capitale, dans le quartier des tours de Moscou-City. Des journalistes allemands de l'hebdomadaire Die Zeit ont tenté d'en percer les secrets.
S'ils n'ont pas pu entrer directement chez l'ancien dictateur, ils ont pu visiter les appartements voisins, identiques. Plafond haut, murs couleur crème, lustre en cristal. : les dorures sont partout, le bon goût nulle part. La cuisine est équipée avec de l'électroménager allemand avec vue panoramique sur la rivière Moskova et dans la salle de bain, le marbre de Carrare recouvre tout, le sol, les murs. On découvre une baignoire posée face à une baie vitrée de 4 mètres de hauteur d'où, paraît-il, on voit passer les avions à hauteur d'homme. Par temps clair, au loin, on devinerait même le Kremlin.
Que fait Bachar al-Assad de ces journées ? D'après un intime cité par le journal allemand, il passe beaucoup de temps à jouer aux jeux vidéo en ligne. Aucun remord, mais une bonne connexion Internet. Il aurait aussi été aperçu plusieurs fois dans le centre commercial au bas de sa tour. Sa sécurité est assurée par des gardes du corps payés par Moscou. Son frère, lui, réside à l'hôtel Four Seasons où "il passe son temps à boire et à fumer le narghilé". Son fils aîné, Hafez, a posté des vidéos en pleine balade dans les rues de Moscou. Le clan Assad s'est ainsi reconstitué.
Selon le Financial Times, entre 2018 et 2019, la banque centrale syrienne avait fait transporter vers Moscou plus de 250 millions de dollars en liquide : deux tonnes de billets, l'argent de la drogue et de la spoliation de son peuple. Le tyran avait préparé son exil longtemps avant sa chute.
Mais sous les marbres, quelques fissures. Vladimir Poutine, lui-même, le trouverait légèrement encombrant. Un spécialiste de la Syrie, cité par nos confrères de franceinfo décrypte : "Il ne le garde pas par charité, Poutine déteste les losers, mais mieux valait le voir à Moscou plutôt que pendu à un crochet à Damas. C'est une sorte d'assurance-vie qui est aussi adressée aux autres dirigeants proches de Moscou. Si vous devez fuir, la Russie sera toujours là".
D'après une ONG syrienne, Bachar al-Assad aurait déjà été victime d'une tentative d'empoisonnement en Russie et aurait été hospitalisé plusieurs jours fin septembre. On garde le conditionnel là-dessus, il faut bien sûr garder toutes les précautions d'usage. Bachar Al-Assad a eu un successeur à la tête de la Syrie. Ahmed al-Charaa, ancien djihadiste islamiste, qui a été reçu à Moscou le 15 octobre dernier par Vladimir Poutine. Le nouvel homme fort du pays comptait demander à Moscou de lui livrer Bachar al-Assad. Pour l'instant, le boucher peut profiter de la vue, mais allez savoir pour combien de temps.
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