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Journalistes tués en Syrie en 2012 : Bachar al-Assad visé par un mandat d'arrêt français
Bachar al-Assad et six ex-hauts dignitaires du régime syrien sont visés par des mandats d'arrêt délivrés par la justice française pour le bombardement en 2012 d'un centre de presse à Homs dans lequel deux journalistes ont péri, ont indiqué mardi 2 septembre des avocats des parties civiles.
Bachar al-Assad, président syrien, en juin 2009
Crédit : Louai Beshara / AFP
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C'est l'aboutissement de 13 années d'enquête et une étape décisive avant un possible procès. La justice française a délivré sept mandats d'arrêt en août à l'encontre d'ex-hauts dignitaires du régime syrien, dont l'ex-président Bachar al-Assad. Ces dirigeants sont poursuivis pour le bombardement d'un centre de presse à Homs, en 2012, dans lequel deux journalistes ont péri, ont indiqué ce mardi 2 septembre des avocats des parties civiles.
Le 22 février 2012, les journalistes présents dans le bâtiment avaient décidé de le quitter lors des premiers tirs. La journaliste américaine du Sunday Times Marie Colvin, 56 ans, et le photographe free-lance français Rémi Ochlik, 28 ans, avaient été tués par un obus de mortier à l'extérieur. Dans le centre de presse, la reporter française Édith Bouvier, le photographe britannique Paul Conroy et leur traducteur syrien Wael al-Omar avaient été blessés, projetés par le souffle de l'explosion.
Des mandats pour complicité de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité
"Après 13 ans d'enquête, les juges d'instruction du Pôle crimes contre l'humanité du tribunal judiciaire de Paris ont délivré des mandats d'arrêt à l'encontre de sept anciens hauts gradés syriens pour complicité de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", ont expliqué des avocats dans un communiqué transmis par la Fédération internationale des droits humains (FIDH).
Outre Bachar al-Assad, exilé en Russie, ces mandats, signés par les juges le 19 août, visent notamment Maher al-Assad, frère du président déchu et chef de facto de la 4e division blindée syrienne au moment des faits ; Ali Mamlouk, alors directeur des renseignements généraux syriens ; Ali Ayoub, chef d'état-major de l'armée syrienne au moment des faits, et Rafik Shahada, alors chef du comité militaire et sécuritaire de Homs.
Une étape décisive qui ouvre la voie à un procès en France.
Clémence Bectarte, avocate des parents de Rémi Ochlik, de la FIDH et du Centre syrien pour les médias et la liberté d'expression
"L'émission de ces sept mandats d'arrêt constitue une étape décisive qui ouvre la voie à un procès en France", a souligné Clémence Bectarte, avocate des parents de Rémi Ochlik, de la FIDH et du Centre syrien pour les médias et la liberté d'expression (SCM), rappelant qu'il s'agit du "plus vieux dossier syrien instruit à Paris".
"Il a fallu plus d'une décennie pour en arriver là, mais enfin, ces mandats d'arrêt tant attendus sont désormais délivrés. C'est le premier pas vers la fin d'une ignoble impunité !", a affirmé de son côté à l'AFP Marie Dosé, avocate de la reporter Édith Bouvier.
