Le problème du Liban,
c’est que son gouvernement, son système économique n’inspirent plus confiance. Le pays est en crise
depuis des années, sans industrie, avec une agriculture faible, et le seul
secteur qui tenait encore, le secteur bancaire a fini par perdre toute
crédibilité ces derniers mois, entre l’opacité des
banques et la gestion de crise à coup de taux bancaires de plus en plus élevés.
Pour résumer, l'État et
la banque du Liban on fait n’importe quoi. La spirale infernale de la crise
s’est accélérée. L'inflation, le prix des produits a flambé. Et au printemps, avant
même la déflagration de cette semaine, 1 Libanais sur 2 vivait déjà sous le seuil
de pauvreté.
Le Liban a bien tenté d’obtenir de l’aide internationale mais c’est pareil, toujours n’importe comment. En perdant toute crédibilité. Car demander de l’argent c’est une chose, encore faut-il que les prêteurs aient confiance en vous. Que l'argent soit utilisé correctement.
En 2018, quand une aide internationale de 11 milliards de dollars (11 milliards c'est quand même pas rien), a été envisagée pour le Liban, c’était sous condition de se réformer. Pas de réforme, pas d’aide. Bon ben faute de changement politique, l’argent est resté bloqué. Encore cette année. Le Fonds Monétaire International aurait pu verser jusqu'à 8 milliards d’euros d’aide, mais après des mois de tentatives de négociations, le Fonds s’y est refusé faute d’effort du Liban.
Paradoxalement, l’horreur de cette semaine pourrait créer l’électrochoc politique dont le Liban a besoin pour réformer enfin, et sortir du marasme économique.
Mais qu’est-ce qu’il faudrait concrètement réformer pour que le Liban redevienne crédible ?Tout. Imaginez une maison à l’abandon pendant 20 ans. L’eau s’infiltre, les murs se fissurent, tout s’abîme. Ça, c’est le Liban.Le service public libanais est parcouru de marchés truqués, détournements de fonds dans les transports, l’éducation, la santé, les douanes.
Et il faut tout repenser : la distribution d’énergie, d’eau potable, d’électricité, jusqu'au ramassage des ordures. Tous les domaines où l'État devrait jouer un rôle, tous ces domaines sont défaillants et donc à réformer.
Mais est-ce encore rattrapable à terme ? Par où faut-il commencer ? En tous cas le président Emmanuel Macron veut encore y croire. C’est pour ça qu’il s’est rendu hier à Beyrouth.D’abord, il faut savoir à quel point l'argent a été détourné, par un audit sur le système bancaire. Pour vérifier combien il manque dans les caisses précisément, pour au moins avoir une base de travail. Et ensuite effectivement, il va falloir assainir le système. Repartir sur des bases plus solides.
Emmanuel Macron l’a rappelé hier, "les financements sont là, ils attendent les
réformes". Alors quel rôle
précisément jouera la France ? C'est encore ambigu. Le président reviendra
le 1er septembre prochain à Beyrouth. Il dit se refuser à toute
ingérence, mais il n’exclut pas non plus si besoin à termes, des sanctions.
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