Une tenue controversée. Roger Waters, membre emblématique de Pink Floyd, fait face à des accusations d'antisémitisme et d'"incitation à la haine" de la part des autorités berlinoises, et désormais de Washington. En cause, rapporte l'AFP, la tenue arborée par le musicien de 79 ans lors d'un concert à Berlin, en mai, rappelant celle d'un officier SS.
Sur des images diffusées sur les réseaux sociaux, le chanteur apparaît en effet vêtu d'un long manteau noir, estampillé d'un symbole rappelant la croix gammée et assorti de brassards rouges.
Plusieurs médias ont par ailleurs évoqué des inscriptions, en lettres rouges diffusées sur un écran durant le concert, comportant les noms d'Anne Frank et de Shireen Abu Akleh, journaliste vedette palestino-américaine de la chaîne Al Jazeera tuée lors d'un raid israélien en mai 2022.
De quoi attirer l'attention de Berlin et de Washington. Ainsi, la police berlinoise a annoncé, vendredi 2 juin, l'ouverture d'une enquête "sur des soupçons d'incitation à la haine" à la suite de plaintes "car les vêtements portés sur scène sont susceptibles de glorifier ou de justifier le régime national-socialiste et de troubler l'ordre public".
Cette représentation "contenait des symboles profondément offensants pour le peuple juif et qui minimisaient l'Holocauste", a fustigé de son côté le département d'État américain. D'après Washington, qui s'est exprimé via un communiqué cité par l'AFP, Roger Waters n'en serait pas à son coup d'essai en matière de provocation douteuse : "Ce n'est pas la première fois que l'artiste en question utilise des éléments antisémites pour dénigrer les Juifs", a ajouté Washington.
Roger Waters, qui s'est également illustré ces dernières années par la défense des actions de boycott des produits israéliens au nom de la défense de la cause palestinienne, a de son côté accusé ses détracteurs de "mauvaise foi".
Le chanteur et compositeur a développé son propos dans des publications Twitter et Instagram vendredi soir : "Les aspects de mon concert qui ont été mis en cause constituent clairement un message contre le fascisme, l'injustice et le sectarisme sous toutes ses formes" et toute tentative d'y voir autre chose "est malhonnête", a-t-il déclaré.
Dernièrement, l'ex-Pink Floyd avait suscité une polémique en assurant qu'il n'était "pas vrai que l'invasion russe de l'Ukraine ait été non provoquée".