Pakistan : des milliers d'islamistes manifestent à nouveau contre la France
De nouvelles manifestations contre la France se sont déroulées aux abords de la capitale pakistanaise lundi : un millier de personnes se sont réunies pour dénoncer les propos d’Emmanuel Macron sur la liberté de caricaturer.

Lundi 16 novembre, le Pakistan a été secoué par de nouvelles manifestations islamistes contre la France, provoquant des énormes embouteillages. Un millier de manifestants se sont massés devant le barrage routier les empêchant d'accéder à Islamabad, la capitale du pays. Ils voulaient poursuivre les défilés, déjà entrepris dimanche, pour protester contre la déclaration d’Emmanuel Macron.
La veille, dimanche 15 novembre, un rassemblement à Rawalpindi, ville accolée à la capitale, avait réuni près de 5.000 personnes. Les autorités avaient également bloqué l’accès à Islamabad. Par ailleurs, elles ont interrompu depuis plus de 24 heures les services de téléphonie mobile, pour empêcher les organisateurs de communiquer.
Les manifestants ont été appelés à crier leur colère par Khadim Hussain Rizvi, chef du parti islamiste radical Tehreek-e-Labaik Pakistan (TLP). Ce dernier avait déclenché de violentes manifestations en novembre 2018 contre l'acquittement de la chrétienne Asia Bibi, accusée de blasphème envers l’Islam et condamnée à mort en novembre 2010.
Un discours de Macron à l'origine des tensions
Emmanuel Macron avait rappelé son attachement à la liberté de caricaturer lors de l'hommage rendu à Samuel Paty, enseignant assassiné le 16 octobre dernier lors d'un attentat islamiste, après avoir montré des caricatures du prophète Mahomet en classe. "Nous continuerons, professeur. Nous défendrons la liberté que vous enseigniez si bien et nous porterons la laïcité, nous ne renoncerons pas aux caricatures, aux dessins, même si d'autres reculent", avait déclaré le chef de l'État.
Le pays a connu depuis plusieurs manifestations contre la France et des rassemblements se sont aussi tenus dans d'autres pays majoritairement musulmans comme le Bangladesh. Pour rappel, toute représentation du prophète Mahomet est interdite dans l’interprétation stricte de l’Islam.
Du côté du gouvernement pakistanais, le Premier ministre Imran Khan a accusé fin octobre Emmanuel Macron d'"attaquer l'islam". L'ambassadeur de France au Pakistan a été convoqué pour dénoncer la "campagne islamophobe systématique sous couvert de la liberté d'expression" du président français.
- Affaire Mila : ouverture d'une enquête pour menaces de mort et harcèlement
- Des responsables musulmans condamnent le boycott de produits français
- Bangladesh : des dizaines de milliers de personnes manifestent contre la France
- DIAPORAMA - Samuel Paty : l'hommage national en images
- Hommage à Samuel Paty : Macron dénonce "les lâches qui ont commis cet attentat"