C'était il y a 75 ans. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, une cinquantaine de pays créaient à l'époque l'Organisation des Nations unies, qui regroupe aujourd'hui 193 États et qui s'apprête à fêter son anniversaire, à distance.
Quel bilan après trois ans et demi de mandat de Donald Trump aux États-Unis ? Est-ce que l'ONU a encore les moyens de ses ambitions, c'est-à-dire rendre le monde meilleur ? C'est à partir d'aujourd'hui qu'aurait dû se retrouver les dirigeants du monde entier, mais en raison de la pandémie. Bien tout se fera virtuellement.
Trump, Poutine, Xi, Macron, Johnson, Merkel. Ça va être une réunion Zoom au sommet. Aucun dirigeant ne sera ici en personne, car il aurait fallu respecter la quatorzaine en vigueur jusqu'à ces derniers jours. Le président Trump a laissé planer le doute sur sa venue dans la grande salle de l'Assemblée générale avec un seul diplomate par nation.
Cela aurait été d'abord un message électoral aux Américains pour montrer que la pandémie est derrière nous, mais ils auraient dû respecter les règles de distance physique dans cette enceinte de l'ONU au statut extraterritorial. Il y a finalement renoncé.
Il devrait s'exprimer dans un discours enregistré. Les diplomates des nations des autres nations du Conseil de sécurité redoutent que le président américain menace de couper le financement des Nations unies comme il l'a fait pour l'OMS il y a quelques mois. À quelques semaines de la présidentielle, il devrait remettre en cause le multilatéralisme que symbolisent les Nations unies.
Clairement, l'ONU est affaiblie, après trois ans et demi de présidence Trump. Il promettait l'Amérique d'abord. Mais ce qu'on constate en tout cas aux Nations unies, c'est l'Amérique isolée. Un exemple : ces dernières heures,les États-Unis ont proclamé de façon unilatérale que les sanctions des Nations unies contre l'Iran sont à nouveau en vigueur et ont promis de punir ceux qui les viole.
Sauf que les Etats-Unis sont sortis de l'accord sur l'Iran conclu à la fin de la présidence Obama. Une nouvelle fois, comme pour l'accord de Paris sur le climat, les États-Unis sont seuls contre les autres membres permanents du Conseil de sécurité : Russie, Chine, France, Royaume-Uni, plus l'Allemagne qui siègent cette année.
Les Européens préviennent que ces sanctions n'ont aucun effet juridique. Donald Trump a fait de l'Iran un argument électoral et pourrait annoncer mardi 22 septembre à l'ONU de nouvelles sanctions. Le mouvement profond qu'on constate aux Nations unies, c'est que ce vide laissé par les Etats-Unis à l'ONU et dans les agences qui en dépendent, laisse le champ libre à la Chine, la grande puissance rivale.
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