Méditerranée trop chaude : "Les canicules marines sont des incendies sous-marins", alerte Claire Nouvian

Avec une eau à 30°C, les baigneurs ont de quoi être ravis. Pourtant, cette température mesurée dans la mer Méditerranée n'est franchement pas une bonne nouvelle. Il faut voir les conséquences pour la faune et la flore marine à moyen et long terme. Derrière les paysages idylliques, c'est peut-être la survie de l'écosystème qui est en jeu.

"On voit depuis plusieurs années que les températures de l'eau sont entre 3 et 4°C au-dessus de la moyenne normale", pointe Claire Nouvian, fondatrice et directrice de l'association Bloom. Dans certaines zones, notamment en Méditerranée Nord-Ouest, des températures qui peuvent dépasser 7°C par rapport à la normale. 

"En Méditerranée, il faut savoir que le bassin méditerranéen se réchauffe 20% plus rapidement que les autres masses d'eau sur Terre. Donc ces canicules pourraient bien devenir la norme", alerte la directrice de l'ONG luttant pour la préservation de la faune et de la flore marine. 

Le risque de températures bien supérieures

Si la situation n'est pas rapidement inversée, une eau à 30°C pourrait se répéter chaque année et même monter encore plus haut. Avec un risque évident de conséquences irréversibles sur la biodiversité : "Les canicules marines, pour les animaux, c'est des incendies sous-marins. Donc, littéralement, les animaux brûlent sous l'eau, notamment tous les animaux qui ne peuvent pas se déplacer", explique Claire Nouvian.

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"C'est aussi des proliférations de méduses, d'algues toxiques, ça pose des problèmes pour les activités humaines, comme la conchyliculture", rappelle la spécialiste. "On l'a vu à l'étang de Thau, où des milliers d'emplois sont concernés. Donc en fait, ce sont des conséquences néfastes en cascade !"

Ce réchauffement maritime a aussi un impact non négligeable sur la météo : "Ça génère des masses d'air qui se réchauffent, des ouragans, des tempêtes", détaille la fondatrice de Bloom. "Des événements climatiques extrêmes qui se multiplient et qui vont avoir des conséquences aussi, souvent, sur la météo à un peu plus long terme."