Frappé d'un mandat d'arrêt pour des suspicions de déportation illégale d'enfants ukrainiens vers la Russie, Vladimir Poutine est attendu mardi en Mongolie, le premier pays membre de la CPI qu'il visite depuis l'émission de ce mandat et donc tenu, à ce titre, de l'arrêter.
L'Ukraine ainsi que la Cour pénale internationale (CPI), qui a émis ce mandat d'arrêt à
l'encontre de Vladimir Poutine, ont réclamé vendredi
l'arrestation du président russe au cours de sa prochaine visite en
Mongolie.
Comme tous les autres États signataires du Statut de Rome, qui a fondé la CPI, la Mongolie "a l'obligation de coopérer" avec cette juridiction internationale, a déclaré à la presse un porte-parole de la CPI, Fadi el-Abdallah. En Ukraine, le ministère des Affaires étrangères a aussi appelé les autorités mongoles à "transférer Poutine à la Cour pénale internationale de La Haye" via un communiqué. La Mongolie a signé l'accord en 2000 et l'a ratifié en 2002.
Alors Poutine peut-il vraiment se faire arrêter lors de son voyage ? Rien est moins sûr. Le Kremlin se dit serein."Nous avons un excellent dialogue avec nos amis mongols", a déclaré le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov aux journalistes. "Bien entendu, tous les aspects de la visite ont été soigneusement préparés", a-t-il ajouté, sans donner plus de détails.
Dans le passé, d'autres individus faisant l'objet d'un mandat d'arrêt de
la Cour, comme l'ex-dictateur soudanais Omar el-Béchir, se sont rendus
dans des pays signataires du Statut de Rome sans être inquiétés.
Mais que risque la Mongolie si elle refuse d'arrêter Vladimir Poutine ? Pas grand chose. Quand un pays-membre ne remplit pas ses obligations vis-à-vis de la CPI, cette dernière peut saisir l'Assemblée des États parties qui se réunit une fois par an mais dont les éventuelles sanctions se limitent essentiellement à une remontrance verbale.
Vladimir Poutine "serait responsable du crime de guerre de déportation illégale de population (d'enfants) et du transfert illégal de population (d'enfants) des zones occupées de l'Ukraine vers la Fédération de Russie", peut-on lire dans le mandat d'arrêt émis le 17 mars 2023. La Russie, qui ne reconnaît pas la CPI, a toujours fermement nié les accusations portées contre le président russe.
Le président russe a toutefois pris soin depuis près d'un an et demi d'éviter certains voyages à l'étranger, faisant par exemple l'impasse sur le sommet des Brics en Afrique du Sud en août 2023, puis sur celui du G20 en Inde en septembre de la même année. En revanche, il s'est notamment rendu en Chine en mai, en Corée du Nord en juin ou encore en Azerbaïdjan mi-août : aucun de ces pays n'est membre de la CPI.
En Mongolie, Vladimir Poutine doit s'entretenir avec son homologue Ukhnaa Khurelsukh et participer aux célébrations du 85e anniversaire de la victoire des armées soviétique et mongole contre le Japon en 1939. La Mongolie est enclavée entre la Russie et la Chine, qui convoitent notamment ses riches ressources naturelles et veulent y accroître leur influence, tout comme les Etats-Unis.
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