Macron en Arabie saoudite : quelle est la situation dans le pays ?

Pendant que le gouvernement est menacé de tomber dans les prochaines heures, Emmanuel Macron prend l'avion ce lundi 2 décembre au soir direction l'Arabie saoudite. Il va passer deux jours dans ce pays du Moyen-Orient. Cette visite d'État est la première depuis celle de Jacques Chirac en 2006.

Objectif : nouer des liens plus forts avec le pays dont le prince héritier Mohamed ben Salmane est à la tête. Depuis le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi en 2018, le dirigeant tente de redorer le blason de sa nation et veut se montrer comme un pays tourné vers l'avenir.

Pour ce faire, la transformation est en cours. En juin, par exemple, la première boîte de nuit saoudienne a ouvert. Le vieux roi est cloîtré dans son palais et depuis 2017, le prince héritier Ben Salmane s'est fixé comme objectif de métamorphoser ce pays ultra conservateur, religieux, rigoriste - avec le pétrole comme unique source de revenus - en un paradis pour les entreprises vertes, les entreprises du jeu vidéo et du tourisme.

Des droits humains bafoués

L'Arabie saoudite doit, en effet, accueillir les Jeux Asiatiques d'hiver dans quatre ans, l'Exposition Universelle dans cinq ans et le Mondial dans neuf ans. Mohamed ben Salmane veut se détacher de la dépendance au pétrole et coller davantage aux aspirations de sa jeunesse qui représente quand même plus d'un tiers de sa population. Une population dont les droits sont toujours bafoués malgré quelques progrès.

Les femmes peuvent désormais conduire et ne plus être accompagnées de leur père, leur mari, leur grand frère. L'abaya n'est plus obligatoire. Mais Amnesty International dénonce les condamnations à mort nombreuses dans le pays. De plus, le prince héritier ne supporte aucune critique. En 2022, Manahel al-Otaibi a osé s'exprimer sur le sort des femmes sur les réseaux sociaux et a été condamnée à 11 ans de prison et elle n'est pas la seule.

L'Arabie saoudite ne cache en tout cas pas ses ambitions : devenir la grande puissance géopolitique du Moyen-Orient. Elle s'est réconciliée avec le Qatar, a renoué des liens avec l'Iran et pourrait reconnaître Israël si ce dernier acceptait la création d'un État palestinien. Les Saoudiens, pour leur avenir, veulent la stabilité dans les régions. Pour la petite histoire, le grand ami de Mohamed ben Salmane n'est nul autre que Jared Kushner, le gendre de Trump.