Libye : Amnesty International dénonce le traitement "atroce" subi par les migrants

Un traitement "atroce". C'est ce que dénonce Amnesty international concernant la prise en charge des migrants interceptés en Méditerranée et envoyés de force dans des centres de détention en Libye, avec l'aide "honteuse" des Européens, dans un rapport publié ce jeudi 15 juillet. Les agences de l'ONU et les ONG qui opèrent en Méditerranée dénoncent régulièrement les politiques européennes de retour forcé de migrants vers la Libye, où ils sont enfermés dans des centres de détention dans des conditions très dures.

Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye, plongée dans le chaos, est devenue une voie privilégiée pour des dizaines de milliers de migrants qui tentent de rejoindre l'Europe par la mer au risque de leur vie.

Dans son rapport, Amnesty International affirme que fin 2020, la Direction libyenne de lutte contre les migrations illégales a "légitimé" ces violations des droits humains en prenant le contrôle de deux centres de détention gérés par des milices. Des endroits où des centaines de réfugiés et de migrants ont fait l'objet de disparitions forcées ces dernières années.

L'ONG a appelé les autorités libyennes à fermer ces centres de détention

Dans l'un de ces centres, des témoins ont fait état de viols sur des femmes par des gardiens. Selon l'ONG, ces derniers les forçaient à avoir des relations sexuelles "en échange de nourriture ou de leur liberté".

Selon Diana Eltahawy, directrice régionale adjointe d'Amnesty pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord : "Ce rapport effroyable jette une nouvelle lumière sur les souffrances des personnes interceptées en mer et renvoyées en Libye, où elles sont immédiatement détenues arbitrairement et systématiquement soumises à des actes de torture, des violences sexuelles, au travail forcé et à d'autres formes d'exploitation en toute impunité". Elle a notamment ajouté, que "les autorités libyennes ont récompensé ceux qui étaient soupçonnés d'avoir commis de telles violations avec des promotions".

Amnesty international a appelé les autorités libyennes à fermer "immédiatement" ces centres de détention. Elle a également dénoncé "la complicité des États européens qui continuent honteusement d'aider les gardes-côtes libyens à capturer des personnes en mer et à les renvoyer de force dans l'enfer de la détention en Libye".